• Le conteur - Jean-Claude Tardif - Quand il commençait de parler, venait soudain à nous l'inespéré des mots  ; tout ce que nous avions enfoui, cru oublier. Un monde s'ouvrait, donné, entier, et l'on y retrouvait, surpris des sonorités, des effluves auxquelles nous ne pensions pas l'instant d'avant. La première nous vint un soir. Elle bondit au détour d'un silence, d'une pause, avec les mots qui la portaient, cherchant un moyen de nous la faire mieux comprendre. Oui ! Les mots ; le mot, il surgit timide tout d'abord, tel un animal aussi apeuré que nous l'étions. Puis il fut repris par des bouches, nos bouches ; murmuré de plus en plus fort. Il finit par couvrir les salves, les explosions. Je vis alors se dessiner sur son visage quelque chose dont j'appris par la suite qu'on le nommait : BONHEUR, mais je dois avouer que même alors je n'y crus guère, et qu'aujourd'hui encore...

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  • Elle n'avait plus peur du tout. La mort serait naturelle, douce, la vie se retirerait peu à peu, elle la laisserait faire. Elle ne frapperait pas contre les tuyaux, elle ne voulait pas le voir revenir et qu'il la lui prenne. Elle ne voulait pas redevenir seule, elle remporterait avec elle celle qu'elle avait apportée.

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  • Un peuple de promeneurs, histoire tzigane - Alexandre Romanès -L'Occident, avec sa manie de tout pasteuriser a détruit les tziganes de Roumanie. Il a réduit à l'esclavage un peuple de promeneurs. Il les a obligé à abandonner le voyage et à vivre dans des maisons.
    L'Occident me fait penser à cette doctoresse qui avait des jambes énormes remplies d'eau et qui donnait des conseils de médecine à tout le monde.

    Les clichés selon Alexandre Romanès :

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  • Tu te préoccupes trop de ce que pensent les gens.
    Il faut bien que quelqu’un le fasse.
    Moi j’ai arrêté. J’ai au moins appris ça.
    Avec elle ?
    Oui. Avec elle.
    Je ne la voyais pas comme une progressiste ou une femme légère.
    Il ne s’agit pas de légèreté. C’est une réflexion d’ignorante.
    Il s’agit de quoi, alors ?
    Une sorte de décision d’être libre. Même à nos âges.

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  • Journal d'un écrivain - Viriginia Woolf - Tout en gémissant, je me dis que ce fichu livre touche à sa fin. Il y a là comme un processus naturel, prolongé, plutôt douloureux et néanmoins palpitant, et dont on désire inexprimablement voir la fin. Oh ! le soulagement de s'éveiller et de se dire : "C'est fait." Le soulagement, mais la désillusion aussi, sans doute. Je parle de "Vers le phare". [...] quelle est mon impression ? Je me suis sentie un peu avachie depuis une semaine ou deux, pour avoir écrit sans discontinuer ; mais aussi un peu triomphante. Si je ne me trompe, cela représente l'épreuve la plus longue à laquelle j'ai soumis ma méthode, et je pense qu'elle tient bon. Ce que je veux dire, c'est que je m'imagine avoir tiré des profondeurs plus de sentiments, plus de personnages – mais Dieu sait si j'en suis peu sûre, tant que je n'ai pas examiné mes filets !

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