• commandante de  mer, et de père en fille, cpitaine de première classe de la navigation maritime, capitaine du  navire au coeur qui bat tout seul

     

    Ferme les yeux. Tu n'es pas responsable de tous les cœurs qui battent autour de toi. Regarde comme ça se débrouille bien, la bestiole, et en dessous les forces, les masses, les courants. Ecoute leurs coeurs à eux aussi, ces pompes portatives pour hommes adultes, et la batucada que ça fait d'être ensemble et vivants. Ecoute comme ils remuent, sans même le savoir, chacun leur propre océan. Quelle vie, ma vieille, sur ton petit navire. Tu peux être fière. Quelle vie.

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  • Pourquoi fumer, c'est de droite - Olivier Milleron - Le titre est accrocheur. Je serais tentée de penser qu'il le dessert plus qu'il ne le sert. Mais, cela reste un avis personnel. Dans tous les cas, ce n'est pas lui qui m'a fait choisir ce livre dans le cadre de l'avant-dernière masse critique, mais l'interview de son auteur, Olivier Milleron, par Elisabeth Quin, que j'ai suivie dans 28'.
    Que « fumer c'est pas bon ! », je pense qu'il n'est pas besoin d'avoir fait l'ENA pour le savoir et le comprendre. Mais que l'industrie du tabac soit à ce point motrice dans ce que nos sociétés ont fait et font de plus effroyable, immoral, antisocial, … Stop ! N'en jetons plus !
    Sont malins, quand même les cigarettiers ! Chapeau pour l'innovation, la stratégie, la com ! Bon boulot les gars (et les filles) !
    Tu veux être une femme libérée ? Je sais, c'est pas si facile, mais pend à ton bec une clope et tu verras, égale à l'homme tu seras…
    Tu veux gagner du pognon ? Achète quelques actions et met tes convictions dans ta poche, avec ou sans malentendu, ça rapporte gros !
    Tu veux lutter contre le travail des enfants ? Ne donne surtout pas un rond à la Fondation pour éliminer le travail des enfants dans la culture du Tabac (ECLTGF), c'est Big Tobacco le patron ! Les mômes du Zimbabwe, de Malaisie ou d'Indonésie te diront merci !
    Tu veux, tu veux, tu veux…
    Si tu veux arrêter de fumer, lis ça ! Ça sera toujours aussi difficile, tu en baveras tout autant, mais, motivé à bloc, tu sauras vraiment pourquoi « fumer tue » !
    L'esclavagisme, le suprémacisme blanc, la fabrique du doute, l'impuissance des États, la planète qui trinque… Tout cela tu sauras le pourquoi du comment…

    Et, puis, si ton sourire fait grève, Bashung sera là et il t'accompagnera :
    Vos luttes partent en fumée
    Vos luttes font des nuées
    Des nuées de scrupules.

    ¤ ¤ ¤

    4ème de couv : 

    Par la radiographie d'une industrie cynique et destructrice, Olivier Milleron dévoile l'intrication de l'histoire du tabac avec celle du capitalisme et du colonialisme. Car l'industrie du tabac participe au pire du capitalisme mondialisé, échappant au contrôle des états et des citoyens. Pour l'auteur, se réclamer de la gauche anti-capitaliste et fumer relève de la contradiction politique. Cet ouvrage pamphlétaire ouvre le débat.

     

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  • Tellement de livres, d'ouvrages déjà écrits sur Sylvia Plath, que pouvait apporter de plus Ananda Devi ? Son coeur et son talent de poète…
    Je dois escalader les ombres, nous dit-elle en toute fin de ce livre. Sur quelles épaules s'est-elle juchée pour écrire Sylvia P. ? Celles de Ted ? de Sylvia ? Aucunes et toutes à la fois…
    Ananda Devi ne décortique pas des faits, ne cherche pas à prendre position sur une quelconque vampirisation du talent de l'un par l'autre, ni à savoir qui porte la responsabilité de cette mort…
    Elle nous ouvre sa vision de deux poètes qui ne pouvaient faire autrement que de se rencontrer, de s'affronter, de s'entre-dévorer…


    C'est organique. Comme deux plaques tectoniques qui s'entre-choquent, et dans un bouillonnement irréfréné, laissent jaillir des pépites éblouissantes, poèmes faits de chair et de sang, mis au monde dans une effervescence de splendeur, de joie et de souffrance.
    Il faut vivre en permanence avec un pied dans l'obscur et sa terrible splendeur, et que sur chaque instant soit posé cette lame qui risque de trancher les vertèbres, pour savoir que la poésie peut tuer. 
    Tout cela a un prix. le labeur des mots, mais pas que. Celui de la vie, des filets jetés sur tout ce qui peut, pourra, se changer en matière poétique.
    Sylvia écrit. Jour et nuit. Elle biffe, reprend, intercale, substitue… pour trouver la perfection. Cela sera sublime ou cela ne sera pas. C'est toujours en mouvement, toujours en chantier. Sur le papier, dans la tête, le coeur et le corps. Ça bouge et ça grouille, en elle.
    mais elle finira par savoir qu'écrire est un acte solitaire. Comme mourir. 
    Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour cette superbe lecture.

    ¤ ¤ ¤
    4ième de couv : 

    "Au fond du couloir, une jeune femme marche comme si elle dansait, encore sous l'effet des somnifères qu'elle a avalés, elle marche en déséquilibre sur sa propre vie, elle ne se rend pas compte qu'elle ne tient pas sur la mince ligne droite qu'elle s'est tracée mais elle avance quand même, elle avance en dansant sur ses pierres, sur ses cailloux, sur ses rochers, le coeur entaillé, la bouche boursoufflée, l'ombre désarrimée, elle avance quand même avec son nez rougi de larmes, ses hanches tanguantes, ses yeux noyés, une bouteille de coca à la main, ne sachant quoi en faire jusqu'à ce qu'une infirmière vienne la lui prendre de peur qu'elle ne se casse, qu'une autre infirmière l'emmène au lit de peur qu'elle ne se casse".

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  • Hongkong, cité déchue - Kwong-shing Lau -En quelques centaines de pages, Kwong-shing Lau nous fait comprendre et vivre de l'intérieur, les tragiques événements vécus par les Hongkongais. J'en ai appris plus avec cette BD que tout ce que j'ai pu suivre dans les médias. A croire qu'il n'était sans doute pas dans leur objectif de nous donner une vision large et juste de ce qui s'est passé et se passe encore dans ce pays. La genèse de tout cela est bien antérieure à 2019 et cette projection de Hong Kong 2019-2028 est tout compte fait pas si pessimiste que l'on pourrait le penser... Malheureusement, l'avenir de tous ces gens pourrait fort bien être celui-ci.

    Le dessin vif et nerveux nous prend vraiment aux tripes. On sent la colère, l'amertume, aussi. Son crayon s'il n'est une arme, est incontestablement un vecteur : le pouvoir de porter au delà des frontières et de la répression, témoignage pour avertir, alarmer, continuer à lutter...

    J'ai trouvé également intéressante et tellement réaliste et juste, cette réflexion qu'il a sur son engagement. A un moment donné, on ne peut plus laisser faire, se sentir détaché, non concerné. Une image, un fait, cette femme molestée lui fait comprendre qu'il se doit de "faire quelque chose". Modestement, crayon en main, prendre part à la lutte pour sa liberté et celle de tous ! 

    Un merci sincère et reconnaissant à Babelio et aux éditions Rue de l'échiquier pour l'envoi de ce livre. Et ce n'est pas un merci de politesse. Il y a des livres qui nous bousculent. Celui-ci est un de ceux là ! 

    4ième de couv :

    Pendant des jours, des semaines, des mois, ils ont défilé dans les rues, leur dignité pour seule armure face à la tyrannie. Chacune de leurs banderoles affichait le même mot d'ordre, désormais interdit par l'oppresseur : LIBÉREZ HONGKONG
    Hongkong, cité déchue est un témoignage exceptionnel. Celui d'un jeune artiste engagé, accueilli naguère à Hongkong dans un esprit de bienveillance, qui prend fait et cause pour les valeurs de liberté du territoire où il s'est épanoui.
    Face à la violence totalitaire d'une dictature sans pitié, les jours de la démocratie hongkongaise, hier symbole d'une société chinoise ouverte et tolérante, sont comptés. C'est la chronique de cette mise à mort annoncée que tient ce livre glaçant, entremêlant avec d'indéniables accents autobiographiques présent et prospective, réalité et fiction.
    Profondément empathique et d'une puissance peu commune, Hongkong, cité déchue s'impose comme un livre vital et nécessaire, avec une liberté de ton et d'expression assez rare dans le monde chinois.
    L'illustration de couverture a été réalisée par Kwong-shing Lau spécialement pour cette édition française.
    Traduit du chinois par Bertrand Speller 

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  • Des personnes mortes que je connais, Marceline est la plus vivante dans les conversations. Elle y surgit très souvent. En réécoutant une interview d'elle, je me suis rendu compte, pour la première fois, que des travaux avaient lieu pendant qu'elle me parlait, comme si, alors même qu'elle me parlait de la mort, la vie continuait de se dérouler. Elle avait cette capacité de faire cohabiter la vie et la mort, de dire merde à la mort. J'y pense particulièrement quand je vais dans les locaux de Grasset, car elle habitait juste au dessus. Quand je passais des soirées avec elle, je me sentais souvent plus vieille qu'elle : Je nous souhaite de vieillir comme elle et de nous sentir plus jeunes que les personnes que l'on fréquente. Elle avait ce talent.

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