• Hongkong, cité déchue - Kwong-shing Lau -En quelques centaines de pages, Kwong-shing Lau nous fait comprendre et vivre de l'intérieur, les tragiques événements vécus par les Hongkongais. J'en ai appris plus avec cette BD que tout ce que j'ai pu suivre dans les médias. A croire qu'il n'était sans doute pas dans leur objectif de nous donner une vision large et juste de ce qui s'est passé et se passe encore dans ce pays. La genèse de tout cela est bien antérieure à 2019 et cette projection de Hong Kong 2019-2028 est tout compte fait pas si pessimiste que l'on pourrait le penser... Malheureusement, l'avenir de tous ces gens pourrait fort bien être celui-ci.

    Le dessin vif et nerveux nous prend vraiment aux tripes. On sent la colère, l'amertume, aussi. Son crayon s'il n'est une arme, est incontestablement un vecteur : le pouvoir de porter au delà des frontières et de la répression, témoignage pour avertir, alarmer, continuer à lutter...

    J'ai trouvé également intéressante et tellement réaliste et juste, cette réflexion qu'il a sur son engagement. A un moment donné, on ne peut plus laisser faire, se sentir détaché, non concerné. Une image, un fait, cette femme molestée lui fait comprendre qu'il se doit de "faire quelque chose". Modestement, crayon en main, prendre part à la lutte pour sa liberté et celle de tous ! 

    Un merci sincère et reconnaissant à Babelio et aux éditions Rue de l'échiquier pour l'envoi de ce livre. Et ce n'est pas un merci de politesse. Il y a des livres qui nous bousculent. Celui-ci est un de ceux là ! 

    4ième de couv :

    Pendant des jours, des semaines, des mois, ils ont défilé dans les rues, leur dignité pour seule armure face à la tyrannie. Chacune de leurs banderoles affichait le même mot d'ordre, désormais interdit par l'oppresseur : LIBÉREZ HONGKONG
    Hongkong, cité déchue est un témoignage exceptionnel. Celui d'un jeune artiste engagé, accueilli naguère à Hongkong dans un esprit de bienveillance, qui prend fait et cause pour les valeurs de liberté du territoire où il s'est épanoui.
    Face à la violence totalitaire d'une dictature sans pitié, les jours de la démocratie hongkongaise, hier symbole d'une société chinoise ouverte et tolérante, sont comptés. C'est la chronique de cette mise à mort annoncée que tient ce livre glaçant, entremêlant avec d'indéniables accents autobiographiques présent et prospective, réalité et fiction.
    Profondément empathique et d'une puissance peu commune, Hongkong, cité déchue s'impose comme un livre vital et nécessaire, avec une liberté de ton et d'expression assez rare dans le monde chinois.
    L'illustration de couverture a été réalisée par Kwong-shing Lau spécialement pour cette édition française.
    Traduit du chinois par Bertrand Speller 

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  • Hard rescue - Antoine Tracqui, Roberto Meli, Harry Bozino - Voici un premier tome qui donne envie de poursuivre l'aventure : Caleb et son équipe sont embauchés pour percer le mystère d'un bloc découvert sous la glace de l'Antarctique. Contraint et forcé, il se lance dans cette mission sans trop bien comprendre ce qui a poussé cet homme d'affaire à l'embaucher, lui ! En effet, rien ne semble le prédisposer plus que les autres à être au centre de cette recherche... 

    Le scénario est vif et servi par des dessins et une colorisation soignés. On découvre petit à petit le passé des deux personnages principaux : Poppy et Caleb. On sent que ces deux-là ne sont pas là par hasard et qu'un lien va se tisser entre eux. Leurs enfances et leurs parcours respectifs auront, on le devine, beaucoup à y voir...

    L'action bien menée fait qu'on a du mal à lâcher ce tome. Le second devrait sortir en aôut... Reste à patienter jusque là pour découvrir le fin mot de cette histoire.

    Merci à Babelio et aux éditions Critic pour l'envoi de cette BD, très agréable à lire.

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    4ième de couv : 

    La compagnie Hard Rescue se compose de mercenaires spécialisés dans les sauvetages à haut risque. Un mystérieux homme d'affaires Kendall Kjölsrud recrute Caleb McKay et ses acolytes pour une mission secrète en Antarctique. Leur objectif, un artefact récemment révélé par la fonte des glaces, renferme manifestement de lourds secrets : le gouvernement américain lui-même cherche à leur barrer la route.

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  • Faut pas prendre les cons pour des gens tome 2 - Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud -C'est jouissif, ça pique, ça mord, mais qu'est-ce que ça fait comme bien ! Et pourtant, on rit jaune la plupart du temps...

    Je n'ai pas décollé le nez de ces pages dès l'ouverture : au premier regard, il a un petit côté bon élève cet album, style premier de la classe, avec ses dessins bien lissés, presque datés et sa couverture bien "carrée", soignée. Mais très vite c'est l’uppercut ! Vous verrez, vous ne les compterez plus les "oh ! non !" "quelle horreur !" , "z'ont pas osé" entre de puissants éclats de rire...

    Les cons, c'est toujours les autres, c'est bien connu. Mais là, faut reconnaître que l'étau se resserre, et que, sans se sentir cerné, au fil de la lecture, on se sent de plus en plus concerné (sans jeu de mot) car ce qui est là, c'est le pur jus prémium de nos sociétés. Tenons-nous le pour dit !

    Les SDF, les pôv PDG, la gestion du manque de lits par des médecins débordés mais investis, les télévacances, alter égo du télétravail... Va falloir se mettre dans le bain, les amis ! Sans compter tout ce que je vous laisse découvrir !

    Je remercie vivement Babelio et Fluide Glacial pour cet envoi qui m'a ravi au plus haut point. D'ailleurs, le tome 1 est sur ma liste de Noël, Père du même nom, si tu passes par là, n'oublie pas ma petite Kickers rose et prune. Je compte sur toi !

    Faut pas prendre les cons pour des gens tome 2 - Emmanuel Reuzé, Nicolas Rouhaud -

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    4ième de couv :

    En ces temps où tout le monde se demande si l'on peut encore rire de tout, Reuzé et Rouhaud font fît de ces questions et nous offre un bijou d'humour noir et absurde que n'aurait pas renié Desproges. Chaînon manquant entre l'implacable lucidité des Idées noires et l'absurdité de Fabcaro, cette série fera date dans l'histoire de la BD. 

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  • Seconde partie de carrière - Jean-Philippe Peyraud et Philippe Perié -Les vieux ne sont plus ce qu'ils étaient... C'est le moins qu'on puisse dire à la lecture de cette BD. En quelques mots : Camille, inspectrice de police, pour le moins déprimée et au bord du burn-out, a la charge de sa maman, malade ou tout du moins souffrant des désagréments courants de la vieillesse (santé fragile, déplacements difficiles et moral parfois en berne). Et comme un bonheur ne vient jamais seul, elle doit également faire face à une série de braquages, dont on soupçonne les auteurs d'être de vieilles dames semi-impotentes, tout en trouvant le temps de préparer le concours qui lui assurerait une belle promotion. Bien sûr, vous l'aurez compris, sa chère maman n'est pas pour rien dans cette affaire et Camille va devoir se démener pour sortir ce trio de gentilles mamies de la galère où elles se sont fourrées. Mais le veulent-elles vraiment ?

    J'ai passé un bon moment à la lecture de cette BD, drôle et à la fois touchante. Certains passages sont jouissifs : les papys et mamies de l'EHPAD qui débarquent en force dans les magasins, la plupart atteints d'Alzheimer mettent un bazar sans nom, en toute impunité, bien sûr. Je ne mettrais qu'un bémol : j'ai eu plus de mal avec les dessins, trop stylisés à mon goût. 

    De plus, la postface de Serge Guérin est instructive et remet à sa place certaines idées reçues : Rajeunir le regard sur les seniors est au fondement d'une société de la longévité réussie et concernent toute la population qu'elle que soit son âge. Ce n'est pas encore gagné ! 

    Merci aux éditions Futuropolis et à Babelio pour la découverte de cette BD distrayante qui nous mène tambour battant jusqu'à la fin.

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  • Plus on connaît notre histoire, mieux on comprend notre époque. C'est ce qu'affirment régulièrement professeurs et chercheurs. Cet album en est la preuve éclatante ! Enfin, c'est la pensée qui m'est venue souvent au fil de ma lecture. Non seulement, on apprend beaucoup sur cette période - de la chute de Rome à Pépin le Bref, mais Bruno Dumézil, historien, ne nous fait pas mystères des points restés dans l'ombre et des différentes interprétations souvent élaborées pour servir un discours politique dans le but de flatter les gouvernants et créer une identité nationale, pour mieux rassembler ou désigner un ennemi "juré"... 
     
    Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de supposés ennemis héréditaires. Et quand les Français ne pouvaient plus voir les Allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens Germains. C'est ainsi que le XIXe siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !
     
    Beaucoup d'humour dans le texte et dans les dessins de Hugues Micol qui n'enlèvent rien au sérieux de cet ouvrage, mais apportent ce petit côté jouissif qui aide à retenir et appréhender les choses. La Une de Kloser, les dossiers de l'écran... donnent tout de suite le ton à cet album !
     
    Dans une première partie, la bande dessinée nous ouvre à cette période, déroulant la chronologie des événements et des acteurs marquants, qui ont laissé une trace plus ou moins importante, dans nos mémoires ou nos livres d'histoire. Les rois (pas si) fainéants, Dagobert, Clovis... et j'en passe et non des moindres.
     
    L'histoire se fait avec des dates, mais aussi avec des individus : puissants ou misérables, hommes ou femmes, clercs ou laïcs... N'oublions pas les animaux, dont l'existence silencieuse influe souvent sur le fonctionnement d'une société.
     
    Ensuite dans une seconde partie Bruno Dumézil démêle le mythe des connaissances réelles ou supposées de ces temps souvent délaissés et si mal jugés, et nous fait partager son savoir, de façon claire et simple.
     
    l'histoire se fait aussi avec des historiens, qu'ils soient anciens ou contemporains : leurs idées, leurs projets, leurs erreurs d'interprétation, leurs mensonges, parfois, orientent la vision que nous avons d'une époque.
     
    Merci à Babelio et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée pour l'envoi de ce livre, qui donne envie de découvrir les prochains tomes.

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