• Une mort qui en vaut la peine - Donald Ray Pollock -

    Le monde était un endroit injuste, détestable, dominé par un club fermé de riches impitoyables et la seule façon pour un homme pauvre de s'élever au-dessus de sa condition était de mépriser les lois que cette même élite appliquait à tout le monde sauf à elle-même.

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  • Ces milliers d’œuvres, la place qu'elles tiennent dans les galeries, les musées, les maisons. Cela ne signifiait rien pour lui, si elles n'aidaient pas les gens à penser, ne faisaient pas tomber une nouvelle pluie de pensées en eux et autour d'eux.
     

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  • Défaite des maîtres et possesseurs de la nature - Vincent Message -

    On ne confie pas de combats aux autres. Ceux dont on sent qu’ils nous animent, on les reprend, on les poursuit, on ne capitule pas. Je vais essayer, désormais, de ne plus compter au nombre des attentistes, des spectateurs, des trop confiants, mais de grossir le petit nombre des voix qui disent qu’il y a scandale, aberration, horreur, et de faire grandir le nombre de ces voix, et de faire en sorte qu’elles s’élèvent, qu’elles soient de plus en plus hautes, de plus en plus fortes – pour protester.

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  • Sur les pontons, les skippers étaient sous pression. Il fallait dire au revoir, sachant que même si tout se passait bien, on ne reverrait enfants et proches que dans trois mois. Pour certains c'était presque trop, leurs regards en disait déjà long : je pouvais deviner qui s'était déjà coupé du monde et se concentrait sur sa course, qui au contraire s'accrochait du bout des doigts à la dernière accolade, au dernier sourire, au dernier regard avant de quitter la terre ferme et son confort. Avant même que la course n'ait commencé, ils retenaient leurs larmes, se confrontant à la réalité de la douleur lisible sur les visages de ceux qu'ils laissaient derrière eux, tout en sachant qu'ils vivaient leurs derniers instants de repos.
    (...)
    Émotion, espoir et recueillement, voilà ce que je ressentais sur les pontons ce matin-là. Personne n'élevait la voix, personne ne riait. La foule chuchotait, comme lors d'une veillée funèbre.
    (...)
    Mon regard se perdait au loin vers les bateaux attendant leur grand départ. Tout était encore gris et calme, le ciel et la mer paraissaient ne faire plus qu'un. L'armada des navires accompagnateurs s'estompait à mesure que mes yeux s'emplissaient de larmes... Et le temps, l'espace de quelques minutes, semblait s'être arrêté.

    - Départ 13h02 - pour suivre la course : Ici.

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  • Sur les chemins noirs 2 - Sylvain Tesson -

    A l'hôpital, tout m'avait souri. Le système de santé français a ceci de merveilleux qu'il ne vous place jamais devant vos responsabilités. Dans une société antique régie par un principe d'éthique, on ne devrait pas s'occuper d'un soûlographe avec les mêmes égards que ceux dispensés aux vrais nécessiteux. On en m'avait rien reproché, on m'avait sauvé. La médecine de fine pointe, la sollicitude des infirmières, l'amour de mes proches, la lecture de Villon-le-punk, tout cela m'avait soigné. Il y avait surtout eu la sainteté d'un être venu chaque jour à mon chevet, comme si les hommes de mon espèce méritaient des fidélités de bête. Un arbre par la fenêtre m'avait insufflé sa joie brillante. Quatre mois plus tard j'étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer.

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