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Par Liza Helle le 3 Mai 2019 à 10:20
Voici un petit livre qui reprend la première partie d'une pièce de théâtre écrite par Aurélien Bellanger et mise en scène par Julien Gosselin : 1993.
Aurélien Bellanger met en lumière, à travers la ville de Calais (son tunnel, sa jungle), une Europe prise au piège de ses illusions.
Calais est moins la porte de l'Angleterre qu'un portail irréversible vers le futur - l'ultime stade du grand projet de modernisation de l'Europe.
C'est à Calais que le monde est devenu absolument moderne.Une Europe qui a cru en un monde nouveau, un monde où les Européens inventeraient des règles nouvelles et pourraient faire fi de l'Histoire et de la Géographie pour relier les êtres et abolir les frontières (géographiques et culturelles).
Les Européens de l'âge du tunnel avaient grandi dans la paix. Soixante-dix ans de paix. Une paix immense, une paix continentale.
La péninsule européenne s'était vitrifiée dans un ensemble d'institutions bienveillantes et de traités régulateurs.
L'Europe était le lieu où la guerre était sortie du monde.
Une génération de Playmobil.
Le verre brisé de l'histoire redevenu du sable.
Mais une Europe vite rattrapée par la réalité, par cette mondialisation qui a ouvert une guerre d'un autre genre.
Nous pensions que les villes, longtemps fermées et fragiles comme des œufs, étaient enfin rendues au ciel (...) avaient enfin abandonné leurs formes défensives. Sans vouloir nous apercevoir que l'Europe est devenue folle, devenue hostile et malveillante. Les normes de sécurité des grands aéroports sont devenues les procédures de contrôle standard des flux humains et logistiques.
Face à la génération des années 80, qui sait au plus profond d'elle-même qu'elle a participé à l'élaboration d'une chose sans précédent, dans le temps et dans l'espace, et qui reste encore pétrie de toutes ces promesses européennes, il y a la génération des années 93...
On ressent cette fracture, cette sorte de nostalgie aussi, mêlée d'incompréhension : Qu'est-ce qui a bien pu foirer dans notre si beau projet ? Comment se peut-il que nous parlions à nouveau de frontière, de sécurisation..., là où nous n'avions à la bouche que les mots de liberté, d'abolition et de renouveau ?
Les formes recroquevillées et humaines sont apparues, en fausses couleurs, sur les écrans de contrôle.
Les clandestins de la marchandise, les passagers de la fin de l'histoire.
Des réfugiés venus d'un monde en guerre et risquant de contaminer le continent de la paix.Eurodance, du nom de la musique la plus triste du monde, le bruit d'un univers qui vacille dans le néant.
Telle une fuite en avant ?
¤ ¤ ¤
4ème de couverture :L'eurodance est un courant musical transeuropéen contemporain des grandes utopies de la fin du second millénaire : la fin de l'histoire, le traité de Maastricht et le triomphe de la logistique. L'époque est aux grands projets d'infrastructure et à la coopération internationale, au laboratoire du Cern et au tunnel sous la Manche.
L'Europe déchirée par l'histoire commence à croire à une paix possible.
L'eurodance, la musique de fête de la jeunesse de ces années-là, est pourtant d'une tristesse infinie.
L'eurodance est peut-être le dernier grand courant artistique transeuropéen.
Ce texte propose de l'entendre comme une élégie européenne.
C'est la première partie d'un spectacle appelé 1993, spectacle joué par des acteurs nés cette année-là, et mis en scène par Julien Gosselin.
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Par Liza Helle le 31 Octobre 2016 à 17:23
Le moins que je puisse dire, c'est qu'il ne m'en restera pas un souvenir impérissable...
Bon. Ça. C'est dit ! Je vais développer un petit peu, mais, je vous rassure, pour une fois, cela ne sera pas trop long. Pas envie de vous perdre, mais quand même. C'est pas le tout de dire « Mouaichh » « booffff », faut argumenter ma brave dame, sinon, à quoi bon...
Alors donc, pas vraiment convaincue. 3 étoiles malgré tout, vous allez me dire – et avec raison – non parce que je n'ose pas dire du mal d'Harry Potter (Rigole pas ! J'ai le cœur fendu en deux, tellement j'aurai préféré faire une Ola du feu de Dieu avec mes amis Pottermaniacs, afficher l'éclate absolue et les cinq étoiles à ma bannière, me faire un casting digne d'un Steven à faire pâlir un Tim et monter à la sauvage une représentation à faire se lever toute l'assemblée des Molières réunie pour l'occas !)
Excusez du peu. Mais bon, faut se rendre à l'évidence et savoir déclarer forfait quand il en est encore temps : pas de vivats d'une foule en délire à se péter les cordes vocales (t'es folle ?! Mets-moi tout de suite un autre mot à la place ! Tu te crois où là ?), ni de rappels assourdissants des milliers de paires de pieds tambourinant à tout rompre les planches de mon théâtre fictif ! Loupée, foutue, enterrée, grillée ! Encore une de mes vocations tuée dans l’œuf !
Circulez et allez lire ailleurs, si votre âme de Potter est fragile, n'allez pas molester votre petit myocarde...Bon, je disais 3 étoiles tout de même, non pas par hypocrisie, mais parce qu'il s'agit là d'une pièce de théâtre et que, pour parfaitement en juger, il faudrait l'avoir vue (ce qui, pour bon nombre d'entre nous, ne risque pas d'être au programme pour les années à venir. D'une, faut aller promener ses Kickers à fleurs in London city et de deux, aux dernières nouvelles, la pièce affiche « complet » jusqu'à fin 2018 ! Impressionnant !)
Donc pour conclure : 2 étoiles après lecture + 1 dans le doute et l'attente de savoir ce que cela peut donner sur scène... et puis de toute manière, quoique j'en dise, vous ferez comme moi : vous le lirez quand même, car « quoi ? Passer à côté d'un dernier Potter ? Non, mais tu rêves ! »
Je le sais. Je l'ai pensé avant vous...
¤ ¤ ¤
4ième de couv :
D'après une nouvelle histoire originale de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, la nouvelle pièce de théâtre de Jack Thorne, "Harry Potter et l'Enfant Maudit" est la huitième histoire de la saga Harry Potter et la première histoire de Harry Potter officiellement destinée à la scène. La première mondiale de la pièce aura lieu à Londres dans un théâtre du West End le 30 juillet 2016.
Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.
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