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Par Liza Helle le 27 Avril 2021 à 05:42
Les fêtes d'hiver ont pris fin avec le chant de cet homme et la révélation du sort misérable de notre voisine. Certains ont en eux une brutalité absurde dont ils affligent les autres sans que, souvent, personne ne s'y oppose. Cette fois, un homme a décidé de faire justice en vengeant cette femme. La tentative d'assassinat a échoué, mais il est entendu que notre voisin blessé va finir de se remettre, puis qu'il quittera le camp avant nous - laissant sa femme derrière lui. Cela ne veut pas dire qu'elle sera à l'abri pour toujours, ni plus que l'homme qui a cherché à la protéger, mais le groupe sera débarrassé pour un moment de cet individu mauvais. Ce sera à lui, ensuite, de montrer si sa nature lui permet de survivre seul comme un loup ou bien s'il souhaite un jour revenir pour agir autrement.
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Par Liza Helle le 26 Avril 2021 à 05:22
Il y a une volonté d'effacer, de réécrire l'Histoire, de censurer, de blâmer, d'imposer l'émotion comme seule vérité. On pratique des descentes punitives dans les théâtres pour empêcher telle pièce, on déboulonne les statues, on change les titres des œuvres, on empêche telle prise de parole, on harcèle sur les réseaux sociaux ce que l'on juge différent que ce que que l'on croit. Le régime du droit est balayé, pour laisser émotions et colères envenimer l'espace public, et revendiquer de façon "antigonesque" le fait d'incarner le Juste. La nuance, le discernement, la complexité sont brocardés. Vous êtes sommés de vous radicaliser, c'est blanc ou noir. "Tu ne veux pas déboulonner cette statue ? C'est donc que tu es raciste et que tu légitimes l'esclavage." L'injonction à la radicalisation, à la binarisation, est un signe traditionnel du ressentiment.
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Par Liza Helle le 25 Avril 2021 à 05:16
Nous sommes en effet dans un nouvel âge ressentimiste, où une part des individus veut jouir de la colère, en découdre, et est persuadé être du côté du juste. Le ressentiment commence quand la certitude d'être "objectivement" lésé, absolument lésé, se cristallise. Or une telle certitude est un leurre, car il y a toujours plus lésé que soi, et personne n'est exempt de lésé quelqu'un d'autre. Encore une fois, reconnaître les injustices est une obligation éthique et politique pour l'Etat de droit, car cela lui permet d'édifier ses politiques publiques. Mais cette posture n'est pas tenable individuellement parce qu'elle produit un sentiment victimaire qui se tourne en volonté punitive.
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Par Liza Helle le 24 Avril 2021 à 05:11
Je lui ai proposé de l'attendre au café, au bout de la rue, mais elle a préféré que je l'accompagne. En me demandant de la suivre, elle m'offrait d'emblée sa confiance. A sa place, je n'aurais jamais laissé un écrivain entrer chez moi aussi facilement. Surtout un écrivain en manque d'inspiration.
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Par Liza Helle le 23 Avril 2021 à 05:52
Le malheur du grand âge, c'est l'amertume. Vieillir, c'est courir le risque de s'aigrir. Je m'efforce d'y résister en cultivant des ancrages passionnels forts : me mettre au piano dès le matin et me dire qu'une belle journée pleine de hasards m'attend.
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