Et pour apprendre à lire la vie, il y a les reportages de Jean-Paul Dubois. Il est un genre d’orpailleurs des non-lieux, il fouille les alluvions des stations-service, tamise les terres banales, les sèches, les légères et les gluantes, esquivant les tours operators de l’information et cherchant l’actualité où elle n’a pas l’air d’être, dans les interstices des villes, sous les arbres, derrière les temps morts, partout où aucun journaliste sérieux ne songeait à mettre un orteil ; il fuit la comédie concave des conférences de presse pour aller décrocher le combiné d’une cabine téléphonique du Nevada que des gens du monde entier appellent, il ramène l’époque dans ses mains, comme l’enfant creuse ses paumes pour rapporter le plus de billes possible, et elle scintille de quelque chose de si vrai, on a parfois envie de pleurer.
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Anil était habitué à la chaleur en Inde, mais ici elle était tout autre. À Panchanagar, les matinées étaient fraîches et l’herbe couverte de rosée. Plus tard dans la journée, la brise soufflait dans les palmiers et les cocotiers. Et les jours les plus chauds de la fin de l’été, le ciel se déchirait et les pluies de la mousson s’abattaient, gorgeant d’eau la terre desséchée, trempant jusqu’aux os ceux qui s’étaient laissé surprendre. En Inde, quand la chaleur devenait insupportable, c’était la nature qui décidait d’y mettre un terme, et en attendant les gens se retiraient dans leurs chambres pour de longues siestes. Au Texas, personne n’espérait de la nature un quelconque soulagement ; les gens se l’apportaient eux-mêmes sous la forme de climatiseurs visibles à l’extérieur de chaque bâtiment. En juillet, il faisait si froid à l’hôpital que souvent il devait porter un gilet pour travailler.
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C’est une illusion de penser que le miroir aide le danseur. On ne devrait pas regarder le monde par l’intermédiaire d’un reflet. Il faut prendre conscience de sa place dans l’espace. Quelle est la bonne distance entre les différents membres de ton corps ? Comment dois-tu te positionner, quelle distance dois-tu mettre avec les autres ou les objets qui t’entourent ? C’est là que tu atteins le geste juste et que naît la beauté du mouvement.
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Perçois-tu encore
de ton bateau qui s'éloigne
les nouvelles de nos côtes ?
Notre oiseau centenaire à l'échelle humaine
ne fait pas son âge,
notre petite chienne blanche
lutte contre le sien,
les arbres plantés de ta main
traversent les tempêtes d'hiver,
le jeune chêne qui porte ton nom
s'est élancé pour des siècles.Et l'on me décerne à moi
des brevets de jeunesse,
du genre que j'accorde à mes amis
qui ont beaucoup vieilli.
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