Et pour apprendre à lire la vie, il y a les reportages de Jean-Paul Dubois. Il est un genre d’orpailleurs des non-lieux, il fouille les alluvions des stations-service, tamise les terres banales, les sèches, les légères et les gluantes, esquivant les tours operators de l’information et cherchant l’actualité où elle n’a pas l’air d’être, dans les interstices des villes, sous les arbres, derrière les temps morts, partout où aucun journaliste sérieux ne songeait à mettre un orteil ; il fuit la comédie concave des conférences de presse pour aller décrocher le combiné d’une cabine téléphonique du Nevada que des gens du monde entier appellent, il ramène l’époque dans ses mains, comme l’enfant creuse ses paumes pour rapporter le plus de billes possible, et elle scintille de quelque chose de si vrai, on a parfois envie de pleurer.
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Mistral perdu ou les événements – Isabelle Monnin –
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