• Lorsqu'on vit en exil... - Gaël Faye - Lorsqu'on vit en exil, on a tendance à se forger des images fantasmées du pays. Je ne voulais pas que le Rwanda soit un pays lointain, abstrait, un pays de vacances. Je voudrais le vivre au quotidien. Si j'écris sur le Rwanda ou le Burundi pendant vingt ans sans jamais plus y habiter, ce sera une posture.

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  • Mensonges et autres confidences - Juliette Noureddine -Le choix de l'interprète masculin a été difficile jusqu'à ce qu'on prononce le nom de Guillaume. Alors m'est venu son visage d'ange marqué par la vie, cette douceur contredite par la douleur, ce désarroi qui semble l'habiter, cette fragilité d'anti-héros. Et sa voix que j'imaginais tremblante d'amour et de peur sous la mitraille.
    Je l'imaginais mais j'étais loin de la réalité.

    Lorsqu'il est venu au studio, rongé par le trac, il est resté presque silencieux dévorant quelques gitanes avant d'y aller. Nous avons lancé la bande et là... silence stupéfait dans la cabine : il s'est mis à pleuvoir, nous étions avec lui, à côté de lui, écrivant sur son pauvre papier sa dernière lettre d'amour, les pieds dans la boue, les cris, les explosions comme seules musiques à sa rêverie amoureuse, le sang, le feu et le fer comme seuls décors de sa passion malheureuse...
    Je le dis parce que cette émotion est encore vive et en l'écrivant j'ai encore les larmes qui me montent aux yeux
    – inutile de dire que je ne peux écouter la chanson sans la ressentir à chaque fois : jamais je n'ai vécu cela dans un studio d'enregistrement. Tous, jusqu'au preneur de son, étaient à tordre d'émotion. C'est lui qui nous a sortis de cette éprouvante magie en nous demandant à la fin "si ça allait"...

     

    Une lettre oubliée : 

     


     

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  • Vidocq : Le Napoléon de la police - Marie-Hélène Parinaud - L’irruption du policier, du forçat au grand coeur dans la littérature : C’est lui. François Vidocq ! Cet homme aux vies multiples qu’il en deviendrait presque irréel et au destin incroyable ! Car oui, Vidocq a fasciné tous ses contemporains, peu importe à quelle classe sociale ils appartenaient, tous les français de son époque ont entendus parler de lui, beaucoup l’ont haï, certains l’ont craint, d’autres l’ont adoré, mais une chose est sûre : ils ont tous été admiratifs de cet homme ! Et je crois que c’est toujours le cas actuellement non ? Vidocq évoque encore ce bandit au grand cœur devenu pourfendeur des crimes et criminels en tout genre, ce bagnard en rupture de banc à la moralité exemplaire, ce chef de la sûreté de Paris qui ne fera confiance qu’à ceux de son équipe, d’anciens parias, comme lui, maîtrisant les règles du « milieu ». L’infiltration, le renseignement, c’est encore lui et cette approche « scientifique » des enquêtes également…

    Cette vie, digne d’une fiction, ne pouvait qu’éveiller l’imagination des romanciers qui ont largement pioché dans ses aventures rocambolesques et ses multiples évasions. Je vous laisse les découvrir. Vidocq : Le Napoléon de la police - Marie-Hélène Parinaud -

    J’ai appris beaucoup en lisant Marie-Hélène Parinaud et j’ai aimé cette fin qui clôt le livre sur son dernier combat.

     « Docteur, je me suis échappé de bien des pièges et de menaces dans mon existence, mais vaincre le choléra reste la plus difficile de mes évasions. »

     Je ne ferais qu’un reproche à ce livre : il n’est pas assez romancé à mon goût. Entre biographie et roman, je pense que Marie-Hélène Parinaud n’a pas su choisir, ce qui a généré en moi un sentiment de déception, qui n’a pas tardé à disparaître, mais malgré tout, j’avoue que cela m’a empêché de rentrer complètement dans les aventures de François Vidocq. Voilà pour le petit « moins », mais ce n’est vraiment que du pinaillage, alors, ne vous arrêtez pas à cela.

    J’ai appris beaucoup sur Vidocq et sa vie est tellement inouïe, qu’on se dit que nos grands auteurs auraient eu tort de ne pas s'en inspirer...

    La petite histoire de François Vidocq :
    à regarder si vous ne souhaitez pas lire ce livre, car après, vous "saurez" tout !

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    Vidocq : Le Napoléon de la police - Marie-Hélène Parinaud -

    4ième de couv :

    Conseillère historique pour le film de Pitof sorti en 2001 où Vidocq est incarné par Gérard Depardieu, Marie-Hélène Parinaud a utilisé la considérable documentation qu'elle a réunie à cette occasion pour écrire la vie, ou plutôt les vies, de François Vidocq.Exerçant tous les métiers (marin, imprimeur, acteur, acrobate...), emprisonné, évadé de manière rocambolesque du bagne de Brest, il est resté dans l'histoire comme un étonnant chef de la sûreté de Paris et le premier détective privé de France. De son vivant même, cet homme toujours occupéà se bâtir un nouveau destin, aux bonnes et mauvaises fortunes infinies, a servi de modèle aux plus grands écrivains : Balzac en a fait son Vautrin, Hugo son Jean Valjean, et même Conan Doyle a utilisé le personnage pour composer Sherlock Holmes. On pourrait citer aussi Alexandre Dumas, et Maurice Leblanc qui en fit Arsène Lupin. Aujourd'hui encore, cette fascination continue de s'exercer et, dans un récit romancé, l'auteur redonne sa force à ce personnage de légende.

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  • Triptyque - Acrylique sur papier, 3 panneaux, 68 x 140cm - Philippe Chateau -
    Triptyque - Acrylique sur papier, 3 panneaux, 68 x 140cm
    Philippe Chateau

    Devant un personnage ou un portrait que je suis en train de travailler, je suis comme Pygmalion ou Dorian Gray (L'un puni par Dieu, l'autre par le Diable). Je prends grand soin, obnubilé même par le rendu du regard, sans entrer dans une réalité picturale qui n'a rien à voir avec ma peinture, mais dans une envie irrépressible de le faire, qu'il soit ce point central qui attire le spectateur, qui va par je ne sais quel génie ou quelle alchimie tourner autour, jusqu'aux bords du tableau...

    Quand ce regard que j'ai peint  me suit dans l'atelier et que je saisis un furtif tremblement de la peinture, je ne sais si c'est Dieu ou le Diable, mais je sais que le tableau est terminé.

    Site de l'artiste : Ici

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  • Quand vous êtes la première fille à pointer le bout de votre nez derrière 4 garçons dans les années 70, vous n’avez pas trop le choix de ce que vous regardez ou écoutez. Chantal Goya et Dorothée n’avaient pas le droit de citer chez moi (veinarde que j’étais ! Si j’avais su, j’aurai moins râlé...). A l’opposé de tout cela, la chaîne HIFI familiale crachait TRUST, Sex Pistols, KISS dans la journée et à partir de 20h00, dès le retour parental, nous passions à Brel, Brassens et Guy Béart (puis les Beatles aussi, un petit peu...). Dans ce melting pot socio-culturel, un seul trouvait grâce aux yeux de cette multitude de mômes et des parents : Renaud !

    Son côté gauchiste et mitterandiste, sa bouille de gavroche, son humour et ses mélodies de bal pop'  arrivaient à réconcilier dans le salon la génération des années 30 (mes parents), celles de 60 (les garçons) et de 70 (les filles) ! Rien que pour cela, merci Mister Renaud d’avoir apporté quelques soirs, quiétude et concorde au sein de notre modeste foyer...

    Tout cela pour vous dire, que l’envie d’ouvrir comme un enfant perdu n’est pas née par hasard. Je viens de le terminer : Je l’ai trouvée sincère et sans esbroufe. Renaud, sans tomber dans le pathos et dans le mythe du poète maudit accroché à sa bouteille sur le banc d’un bistrot comme nos politiques à leurs mandats avant les élections, ne nous cache rien de ses tourments et de ses contradictions. Il ne s’idéalise pas mais se donne à voir tel qu’il était : un poivrot accoudé au comptoir dont la vie n’est plus rythmée que par le litre de jaune qu’il s’envoie tous les jours. Amour, amitié, admiration, mépris, rien n’y fera ! Il sert les barreaux du tabouret de bar pour ne pas tomber avant d’avoir eu sa dose. Jusqu’au jour où Grand Corps Malade (allez savoir pourquoi lui et pas un autre, lui-même n’en sait rien) le sorte de cette torpeur et le pousse à reprendre le chemin de la création.

    Un après-midi du mois d’avril 2015, Grand Corps Malade apparaît soudain dans mon champ de vision. Il remonte lentement l’allée en direction de ma maison, sourit, me tend une main chaleureuse comme si rien d’anormal ne se lisait sur mon visage, sur mon corps devenu aussi chenu que celui d’un vieillard, et je m’efface pour le laisser entrer. Encore un ami, un de plus, à entreprendre le pèlerinage de L’Isle-sur-la-Sorgue pour tenter de me ramener à la vie.
    Pourquoi est-ce que je l’entends, lui, tandis que les autres étaient inaudibles ? Je ne sais pas. Je suis au fond du trou, l’ombre d’un vivant...
     

    La suite, on la connaît. Mais ce que vous ne connaissez peut-être pas et que vous découvrirez dans cette autobiographie : son enfance de minot auprès d’Oscar, chtimi jusqu’au bout des nuages et d’un père-écrivain anéanti par la réussite de son fils, les rebellions de son adolescence, ses combats, ses victoires et tous ses idéaux, jusqu’à la chute et ce moment où tout semble redevenir possible. Sa voix, devenue rocailleuse, revient nous botter le cul avec son flot de vérités qu’on préférerait oublier. Cette tête qui sort de l’eau réapparaît sur nos écrans, sans qu’on sache encore bien aujourd’hui, si elle ne fait que surnager ou si elle est réellement sauvée du marasme de ses marécages.

    Alors je vais vous laisser découvrir ce livre. Peut-être ressortirez-vous comme moi, nostalgique et pensive, avec cette idée forte qu’on a souvent tendance à investir les artistes d’une mission, d’une aura, à guetter chacun de leurs faux pas pour crier bien haut à la trahison comme s’ils étaient dépositaires d’une sacro-sainte vérité à défendre coûte que coûte, là où nous-mêmes ne ferions pas mieux, en oubliant bien vite qu’ils sont avant tout des êtres humains comme nous, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs contradictions et leurs accents de vérité, puis parfois aussi leurs « paroles à la con » ! Mais qu’on les aime malgré tout...

    La France de Renaud :

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    Comme un enfant perdu - Renaud Séchan -

    4ième de couv :

    "Quand vous m’offriez des fleurs et que je vous grognais quelques mots inaudibles – d’aller vous faire voir, que plus jamais je ne chanterai, embrumé dans les vapeurs de l’alcool, je vous ai rendus malheureux, comme j’ai rendu malheureux tous les miens. Je le sais, je l’ai lu dans les milliers de lettres que vous m’avez adressées. Eh bien, dans les mois qui viennent, je vais m’efforcer de vous rendre le sourire. Et qui sait ? Peut-être même allons-nous pleurer ensemble du bonheur de nous retrouver vivants, et sous le même ciel. Toujours debout."
    Renaud, L’Isle-sur-la-Sorgue, 11 mai 2016

    Ce livre est un événement.
    Après le grand retour de Renaud et le succès triomphal de son nouvel album "Toujours debout", le chanteur publie son autobiographie. Dans son livre, Renaud raconte ses amours, ses tourments, sa révolte face aux injustices du monde. Un livre, dit-il, qui permet de comprendre. Sa vie. La vie. Et qui nous bouleverse à chaque page.

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