• Comme un enfant perdu - Renaud Séchan -

    Quand vous êtes la première fille à pointer le bout de votre nez derrière 4 garçons dans les années 70, vous n’avez pas trop le choix de ce que vous regardez ou écoutez. Chantal Goya et Dorothée n’avaient pas le droit de citer chez moi (veinarde que j’étais ! Si j’avais su, j’aurai moins râlé...). A l’opposé de tout cela, la chaîne HIFI familiale crachait TRUST, Sex Pistols, KISS dans la journée et à partir de 20h00, dès le retour parental, nous passions à Brel, Brassens et Guy Béart (puis les Beatles aussi, un petit peu...). Dans ce melting pot socio-culturel, un seul trouvait grâce aux yeux de cette multitude de mômes et des parents : Renaud !

    Son côté gauchiste et mitterandiste, sa bouille de gavroche, son humour et ses mélodies de bal pop'  arrivaient à réconcilier dans le salon la génération des années 30 (mes parents), celles de 60 (les garçons) et de 70 (les filles) ! Rien que pour cela, merci Mister Renaud d’avoir apporté quelques soirs, quiétude et concorde au sein de notre modeste foyer...

    Tout cela pour vous dire, que l’envie d’ouvrir comme un enfant perdu n’est pas née par hasard. Je viens de le terminer : Je l’ai trouvée sincère et sans esbroufe. Renaud, sans tomber dans le pathos et dans le mythe du poète maudit accroché à sa bouteille sur le banc d’un bistrot comme nos politiques à leurs mandats avant les élections, ne nous cache rien de ses tourments et de ses contradictions. Il ne s’idéalise pas mais se donne à voir tel qu’il était : un poivrot accoudé au comptoir dont la vie n’est plus rythmée que par le litre de jaune qu’il s’envoie tous les jours. Amour, amitié, admiration, mépris, rien n’y fera ! Il sert les barreaux du tabouret de bar pour ne pas tomber avant d’avoir eu sa dose. Jusqu’au jour où Grand Corps Malade (allez savoir pourquoi lui et pas un autre, lui-même n’en sait rien) le sorte de cette torpeur et le pousse à reprendre le chemin de la création.

    Un après-midi du mois d’avril 2015, Grand Corps Malade apparaît soudain dans mon champ de vision. Il remonte lentement l’allée en direction de ma maison, sourit, me tend une main chaleureuse comme si rien d’anormal ne se lisait sur mon visage, sur mon corps devenu aussi chenu que celui d’un vieillard, et je m’efface pour le laisser entrer. Encore un ami, un de plus, à entreprendre le pèlerinage de L’Isle-sur-la-Sorgue pour tenter de me ramener à la vie.
    Pourquoi est-ce que je l’entends, lui, tandis que les autres étaient inaudibles ? Je ne sais pas. Je suis au fond du trou, l’ombre d’un vivant...
     

    La suite, on la connaît. Mais ce que vous ne connaissez peut-être pas et que vous découvrirez dans cette autobiographie : son enfance de minot auprès d’Oscar, chtimi jusqu’au bout des nuages et d’un père-écrivain anéanti par la réussite de son fils, les rebellions de son adolescence, ses combats, ses victoires et tous ses idéaux, jusqu’à la chute et ce moment où tout semble redevenir possible. Sa voix, devenue rocailleuse, revient nous botter le cul avec son flot de vérités qu’on préférerait oublier. Cette tête qui sort de l’eau réapparaît sur nos écrans, sans qu’on sache encore bien aujourd’hui, si elle ne fait que surnager ou si elle est réellement sauvée du marasme de ses marécages.

    Alors je vais vous laisser découvrir ce livre. Peut-être ressortirez-vous comme moi, nostalgique et pensive, avec cette idée forte qu’on a souvent tendance à investir les artistes d’une mission, d’une aura, à guetter chacun de leurs faux pas pour crier bien haut à la trahison comme s’ils étaient dépositaires d’une sacro-sainte vérité à défendre coûte que coûte, là où nous-mêmes ne ferions pas mieux, en oubliant bien vite qu’ils sont avant tout des êtres humains comme nous, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs contradictions et leurs accents de vérité, puis parfois aussi leurs « paroles à la con » ! Mais qu’on les aime malgré tout...

    La France de Renaud :

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    Comme un enfant perdu - Renaud Séchan -

    4ième de couv :

    "Quand vous m’offriez des fleurs et que je vous grognais quelques mots inaudibles – d’aller vous faire voir, que plus jamais je ne chanterai, embrumé dans les vapeurs de l’alcool, je vous ai rendus malheureux, comme j’ai rendu malheureux tous les miens. Je le sais, je l’ai lu dans les milliers de lettres que vous m’avez adressées. Eh bien, dans les mois qui viennent, je vais m’efforcer de vous rendre le sourire. Et qui sait ? Peut-être même allons-nous pleurer ensemble du bonheur de nous retrouver vivants, et sous le même ciel. Toujours debout."
    Renaud, L’Isle-sur-la-Sorgue, 11 mai 2016

    Ce livre est un événement.
    Après le grand retour de Renaud et le succès triomphal de son nouvel album "Toujours debout", le chanteur publie son autobiographie. Dans son livre, Renaud raconte ses amours, ses tourments, sa révolte face aux injustices du monde. Un livre, dit-il, qui permet de comprendre. Sa vie. La vie. Et qui nous bouleverse à chaque page.

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