• Toi qui lis ces quelques lignes et qui n'as toujours pas ouvert Nous rêvions juste de liberté d'Henri Loevenbruck, qu'attends-tu ?

    Toi qui en as encore plein les yeux, peut-être t'arrêteras-tu là. Rien que la vue de la couv a déjà fait battre un demi temps de plus ton palpitant, alors savoir ce que j'en ai à dire : tu t'en fous !

    Je viens de le refermer des escarbilles encore plein les yeux - ce que c'est con de pleurer toute seule derrière un bouquin ! - Alors je griffonne un peu les images que j'ai dans le cœur :

    Moi, gamine, autour de mes quatre frangins toujours à bricoler leurs bécanes, les mains dans le cambouis, les outils au sol et toute cette ferraille à leurs pieds, à s'engueuler pour savoir comment, si, quand elles allaient repartir.
    J'en ai passé du temps avec eux à les regarder bosser, pester et se marrer. J'en ai étalée de la pâte à polir les chromes pour cette fierté de môme de les mettre en route et les pousser à fond "pour voir ce que ça donne". Et ça donnait fort.
    C'était sûrement ça "transformer l'acier en gouttes de vie".

    C'est nul de parler de moi. C'est pas ça qui te fera ouvrir ce livre. Alors je pourrais te dire que c'est superbement écrit, que le rire, l'émotion sont là, même pas planqués entre deux pages car Henri Loevenbruck, il te prend pas en traître, non. Il est droit dans ses bottes. Il n'écrit pas pour toi. Mais pour lui. Et c'est la vie et ses bouffées de liberté bien fugaces qui te serrent la gorge quand il t'envoie une bonne droite en plein cœur.

    Nous rêvions juste de liberté - Henri Lœvenbruck -

    Si tu n'aimes pas "jouer aux Lego avec la vie", si tu crois que lire un bouquin c'est enchaîner les pages, le refermer et puis plus rien : passe ton chemin ! Mais fonce la tête dans le guidon si pour toi " le passé, c'est comme un paradis perdu où tout était permis, tout était possible, et puis maintenant, plus rien."

    Plus rien ? Voir la vie, comme de très loin, avec les pieds nus dans la tête.

    LH&R

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  • Blue Gold - Elisabeth Stewart -Voilà un livre que je n’ai pas lâché ! Lu en quelques heures, je n’ai pas quitté Fiona, Laiping et Sylvie, avide de savoir la fin que donnerait Elisabeth Stewart à ce récit moderne et sans concession. J’entends par là que l’auteure ne nous ménage pas et que même si « les bons sentiments » sont là, ce récit est tout sauf mièvre…

    Blue Gold est un livre de littérature jeunesse, mais cette étiquette n’a rien de réducteur, au contraire. Elisabeth Stewart pose de vrais problèmes et aborde des faits de sociétés bien différents qu’elle sait mettre en lumière sans les édulcorer ni les caricaturer :

    Blue Gold - Elisabeth Stewart -Au Canada : Fiona, une jeune lycéenne, a la vie et
     les préoccupations de bon nombre de jeunes occidentaux de son âge, entre le lycée, les amours naissantes et les amitiés essentielles, aux heures d’internet et des réseaux sociaux…

    Prouve que tu m'aimes bien.

    Blue Gold - Elisabeth Stewart -En Chine : Laiping doit quitter son village pour trouver du travail dans les cités ouvrières, afin de subvenir aux besoins vitaux de sa famille… Par chance, les nouvelles technologies ont besoin de plus en plus de petites mains dans leurs usines pour faire face aux commandes.

    Steve Chen (...) est un père pour vous, et vous comme ses enfants.

    En Tanzanie : Sylvie a fui la République Démocratique du Congo avec sa famille. Bénévole dans un dispensaire, elle essaie d’oublier les horreurs de la guerre civile et rêve de devenir médecin ; mais le camp de réfugiés n’est pas le lieu sécurisant qu’elle pensait : les conflits et les rebelles ont, eux-aussi, franchis la frontière…

    Les réfugiés ne pouvaient donc ni rentrer chez eux ni vivre paisiblement à Nyarugusu, soumis à la tyrannie d'un chacal tel que Kayembe.

    Quel point commun me direz-vous entre ces trois adolescentes ?

    Blue Gold - Elisabeth Stewart -

    Un petit rectangle anodin, bourré de technologie, qui tient dans la poche et est vecteur du pire comme du meilleur…

    Merci aux éditions Bayard Jeunesse et à Babelio pour sa masse critique qui m’ont permis de découvrir et ce livre et son auteure.

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  • Les enfants de la terre, tome 6 : Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel - Franchement, je suis assez partagée après la lecture de ce dernier tome. Face au réel plaisir de retrouver Ayla, Jondalar, les Zelandonis et la multitude de personnages qui compose cette série superbe, un profond ennui m’a traversé à intervalle régulier que seul un réel désir de découvrir la fin de cette saga m’a fait ignoré. Beaucoup de redites, de descriptions,... même si tout cela est fort bien écrit, j’ai trouvé que cela alourdissait la lecture.
    200 pages en moins n’auraient pas été de trop.
    Vous allez me trouver dure, mais je le pense sincèrement.

    Ceci dit, comme beaucoup d’autres lecteurs, le savoir avant, ne m’aurait pas empêché de lire Le pays des grottes sacrées tant je ne me voyais pas faire l’impasse sur ce dernier tome.

    Les Enfants de la Terre, tome 6 : Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel - Voilà pour le point négatif (mais qui aura beaucoup compté dans mon appréciation) car pour le reste, on ne peut que saluer le génie et la passion d’Auel qui sait vraiment retranscrire ses recherches menées sur nos lointains ancêtres, les récentes découvertes et la beauté des sites préhistoriques qu’elle a visités, accompagnée de nombreux experts en ce domaine.

    Beaucoup des préoccupations des Zelandonis mises en lumière par l’auteure semblent tellement proches de ce qui aurait pu être, qu’on en vient à s’imaginer les choses comme elle nous les livre : le chamanisme, les structures et le mode de fonctionnement des différentes cavernes (social, économique, …), les mouvements de populations (les causes, leurs conséquences), sans oublier la signification des peintures rupestres auxquelles elle donne vie, au fur et à mesure de la formation d’Ayla.

    Les Enfants de la Terre, tome 6 : Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel -

    Les personnages et l’histoire passent donc en second plan dans ce dernier tome, tout entier voué à la beauté et au mystère des grottes sacrées…

    Les Enfants de la Terre étaient heureux, la Mère pouvait se reposer un peu.

    ¤¤ ¤

    Les Enfants de la Terre, tome 6 : Le pays des grottes sacrées - Jean M. Auel -

    4ième de couv : 

    La petite orpheline Cro-Magnon recueillie par une tribu Neandertal a fait bien du chemin depuis Le Clan de l'Ours des Cavernes, le premier tome de ses aventures publié il y a maintenant trente ans. Ayla vient de mettre au monde une petite fille prénommée Jonayla, et a été peu à peu adoptée par les membres de la Neuvième Caverne, le clan de son compagnon Jondalar. A tel point que la Zelandoni, guérisseuse et chef spirituel de la Neuvième Caverne, la choisit pour lui succéder un jour. Pour parvenir à cette fonction, Ayla suit pendant plusieurs mois la grande prêtresse. Son initiation passe notamment par la visite des nombreuses grottes ornées de la région, l'occasion pour l'apprentie Zelandoni de découvrir des sites magnifiquement décorés, dont elle apprend à comprendre le sens. Cette formation, jalonnée de rites de passage, n'a rien d'une promenade de santé, et Ayla devra franchir bien des obstacles avant de devenir Zelandoni. Saura-t-elle trouver un équilibre entre ses obligations de jeune mère et d'épouse et les exigences de son apprentissage ? L'amour de Jondalar et d'Ayla résistera-t-il à tant d'épreuves ?

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  • Lire ce livre, c'est évoluer dans un rêve. On est là, le soleil brûlant la peau entre deux déluges d'averse, trimbalant notre corps accablé par cette moiteur jusqu'alors inconnue, dans les rues de La Havane. On déambule, un guide touristique à la main, parcourant les rues et les lieux saturés de bruits, d'odeurs acres et sucrées, avec auprès de soi, la voix chaude et le verbe chaloupé de Zoé Valdès, qui nous murmure à l'oreille l'histoire des lieux.

    Ce livre est une sorte d'essai sur La Havane, avec sa part de rêve et de fiction. (...) Comme une mère, comme une sœur, [La Havane] me renvoyait ma propre image, démultipliée, mon image éclatée comme une larme en mille morceaux.

    La Havane, mon amour - Zoé Valdès -

    L'auteure est née avec la révolution cubaine : en cette année 1959, les révolutionnaires ont été accueillis par les vivats d'une foule enthousiaste et pleine d'espoir. L'embargo des États-Unis, le ralliement à l'union soviétique et les années noires de la répression qui suivirent eurent vite raison de cette euphorie. Mais là n'est pas le propos de ce livre, mais la cause de l'expatriation qui nous vaut cette vibrante et touchante déclaration d'amour de Zoé Valdès* à sa ville de naissance et de cœur.

    L'exil est un châtiment ; ce n'est pas un cadeau. L'expérience peut être enrichissante, c'est vrai, mais je verrai toujours l'exil comme une punition.

    Zoé Valdès nous conte ses souvenirs, avec beaucoup de poésie, d'émotions et d'admiration pour cette Havane qui a vécu et continue à vivre sans elle, en intercalant à son récit, de courtes descriptions qui semblent tout droit sorties d'un guide touristique, comme un ancrage nécessaire, une bouée à laquelle se raccrocher. Un peu comme une enfant qui voudrait se rassurer, en prenant l'autre à témoin : "Regarde, je n'ai pas rêvé ! C'est bien vrai ce que je dis, puisque c'est écrit là !"

    Le plus fort, c'est quand tu éprouves cette sensation de porter en toi les rues où tu es né, celles où tu as grandi, alors même que tu marches dans d'autres rues, qui te sont étrangères.

    Revisiter par l'écriture cette havane tant aimée, c'est donner corps à ce qui vit en elle de la ville et de ces habitants : le Caballero de Paris, qui offre ses poèmes comme d'autres des fleurs, Farolito sanglotant sur la disparition de Paquita Terremoto, la mère qui rentre au lever du jour, portant sur ses épaules le poids de la ville entière, Sibilla qui reviendra, funambule en éveil, en équilibre sur le fil que lui tend le sommeil, la vie à Cojimar qui laisse le corps tout salé, tout défait, la démolition de la maison rue Muralla, le Christ de La Havane, banni, ces couples qui dansent, étincelants, tout habillés de blanc et cette musique des bars et des rues...

    Je remercie une fois de plus ceux qui aiment La Havane, qui la comprennent du plus profond de leur être, qui la caressent sans la brutaliser, sans l'humilier ; car c'est aussi grâce à eux que La Havane reste debout, capable de survivre à n'importe quelle époque, à n'importe quel désordre. Je remercie les Havanais de naissance, qui se reconnaîtront au coin de chacune de ces pages. Alors, ils déambuleront de chapitre en chapitre, je les tiendrais par la main, avec leurs fantômes, qui sont aussi les miens.

    Et moi de remercier Bookycooky, sans laquelle je n'aurai pu découvrir ni ce livre ni cette auteure...

    *Zoé Valdès est interdite de séjour à Cuba, depuis 1995 date de la parution de Néant Quotidien.

    La Havane, mon amour - Zoé Valdès -

    4ième de couv :

    La Havane que vous découvrirez au fil de ces pages est celle que j'ai connue, celle de mes aventures, mais aussi celle de mes lectures, de mes écrivains de prédilection et de mes fantômes ? des fantômes que j'ai choisis, ou de ceux qui m'ont choisie. C'est La Havane de ma mère, et en l'absence de ma mère, La Havane est devenue ma mère, une mère lointaine et à jamais regrettée. C'est La Havane bagarreuse et bambollera (tapageuse) de mon père. La Havane particulièrement fervente et joyeuse de ma grand-mère. La Havane de ma génération, née ? année fatidique ? en 1959. La Havane de la pénurie et du désarroi, la ville de la fête et celle des sévices. La ville des évasions, des rencontres et des retrouvailles provoquées. La ville bordée par la mer, tour à tour d'or ou d'argent, [?]. La ville des infortunes, des persécutions, des crimes passés sous silence, des vols quotidiens que l'on commet pour survivre. La ville des grands amours et des orageuses déceptions, des passions, de la douleur, du souvenir, de l'oubli. [?] J'ai recréé les mystères de cette ville, ceux qui m'ont séduite, en les mêlant à des êtres et des situations de fiction, nés de l'imaginaire populaire ou de ma propre invention.

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  • Qu’y a t-il de mal à ne plus vouloir être seule ? À espérer se coucher le soir avec, à nos côtés, quelqu’un qui nous souhaiterait bonne nuit, nous embrasserait doucement. Fermer les yeux à la nuit tombée, en sachant que le lendemain, nous les ouvrirons à nouveau sur un visage aimé, nous offrant là, au petit matin, le premier sourire et « bonjour » de la journée ? Est-ce trop demander, quand on a passé les soixante-dix années et que la vie nous a laissé veuve, avec la peur, la nuit, pour toute compagne, que de ne plus vouloir rester seule dans son lit ?

    Voilà ce que nous raconte ce si beau livre, Nos âmes la nuit. Voilà ce qui pousse Addie à frapper à la porte de son voisin pour lui proposer ce marché.

    Nous sommes seuls tous les deux. Ça fait trop longtemps que nous sommes sans personne. Des années. La compagnie me manque. À vous aussi, sans doute. Je me demandais si vous accepteriez de venir dormir avec moi certaines nuits. Discuter.

    Louis réfléchit : se donner le temps pour répondre. Et puis se dire « pourquoi pas ! »

    Les nuits et petit à petit les jours vont se construire avec et non plus sans !
    Ce livre est un hymne à l’amour et la tolérance, sans mièvrerie ni ridicule, et à la fois une mise en lumière de notre étroitesse d’esprit, de l’emprise des convenances dans nos vies et de la manière dont on aborde le sujet de l’amour et de la solitude passé un certain âge.

    Et on ne fait même pas ce que les gens s'imaginent qu'on fait. Tu voudrais ? Demanda Addie.

    L’écriture de Kent Haruf est d’une grande beauté, toute en délicatesse et retenue…
     
    Ces « petits vieux » qui s’aiment, c’est comme ces jeunes enfants qui s’amourachent l’un de l’autre à la maternelle et qui ne veulent plus se quitter : c’est attendrissant, c’est drôle, c’est curieux… mais ça ne peut pas durer ! Ce n’est pas de leur âge. Addie et Louis, eux, vont en décider autrement.
     
    Apprendre à bien connaître quelqu’un à un âge aussi avancé. Découvrir qu’on aime bien cette personne et s’apercevoir qu’on n’est pas complètement desséché en fin de compte.
    Ça semble surtout gênant.
    Pour qui ? Pas pour moi.
    Mais les gens sont au courant.
    Bien sûr que oui. Et je m’en fiche pas mal.
     
    Y aura-t-il un moment dans nos vies aussi, où aimer ne sera plus « de notre âge » et où il faudra rester seul(e) ou sage, en attendant la mort ? Combien de Louis rêvent d’avoir leur Addie ? Et combien d’Addie se désespèrent de ne pas avoir encore trouvé un Louis avec qui partager toutes ces nuits de solitude et toutes ces journées d’ennui ?

     Et puis il y eut le jour où Addie Moore rendit visite à Louis Waters.

    Nos âmes n’ont pas d’âge.
    La nuit. Le jour.
    Ou plutôt, elles ont l’âge que nous voulons bien leur donner...

    ¤ ¤ ¤

    Nos âmes la nuit - Kent Haruf -

    4ième de couv :
    Dans la petite ville de Holt, Colorado, déjà théâtre des événements du Chant des plaines, Addie, 75 ans, veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, pour se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure…
    Bravant les cancans, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement.
    Une nouvelle jeunesse apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir ensemble.
    Mais voilà, bientôt, les enfants d’Addie et de Louis s’en mêlent, par égoïsme et surtout par peur du qu’en-dira-t-on. 
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