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Par Liza Helle le 15 Février 2017 à 13:00
Renversant ! Sidérant ! J’ose à peine vous dire que j’ai choisi ce livre sans regarder plus que cela de quoi il parlait, mais attirée par cette couverture à l'empreinte digitale et cette idée préconçue d’avoir en main un essai centré sur nos ancêtres préhistoriques… Que celui qui n’a jamais boycotté les 4ième de couv me jette la première pierre ! Imaginez-donc ma surprise croissante, de page en page : Yuval Noah Harari lamine et éclaire d’un regard nouveau toutes nos certitudes, toutes nos croyances et tout ce qu’on a pu nous apprendre sur, je cite quelques sujets pêle-mêle : la disparition de Neandertal, le mythe du bon sauvage, Dieux (peu importe les noms qu’on leur donne), la révolution cognitive, la science et son idée de progrès, l’argent, les bienfaits du capitalisme et notre quête folle du bonheur, …
Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n’avons de comptes à rendre à personne.
Harari ne refait pas l’histoire (point de révisionnisme dans cette affaire-là), il ne la réécrit pas non plus, il met « simplement » en lien les faits et l’état actuel de nos connaissances d’un point de vue, non pas froidement scientifique, mais historique, sociologique, ethnologique… à la lumière de ce que les derniers millénaires nous apprennent sur les civilisations humaines et l’homo sapiens proprement dit. "Simplement" est un euphémisme : il en faut de l'envergure pour mener à bien un tel projet et intellectuellement savoir et être capable de le réaliser...
Ce livre nous fait réfléchir sur le monde, notre individualité, nos représentations et nos savoirs acquis… sans nous enfermer dans un système, mais au contraire, en enlevant la chape de plomb ou le voile d’illusion (appelez cela comme vous voudrez) qui maintient chaque individu dans la vision convenue, dominante de l’espèce, en expliquant les mécanismes qui nous ont conduits à ce que nous sommes. Pourquoi Homo Sapiens et pas Néandertal ? Pourquoi l'argent et non le troc ? ...
Nous ne vivons pas dans la réalité mais dans un monde sous-tendu par une représentation partagée par la majorité : l’imaginaire collectif dominant devenant une civilisation qui s’étendra tant que l’homo sapiens y accordera crédit ; laissez tomber le rideau et c’est une civilisation qui s’effondre pour laisser place à une nouvelle représentation dominante. Cette capacité innée porte à bout de bras toutes les relations humaines et est la clef de la prédominance de notre espèce sur toutes les autres à travers les millénaires…
Pour changer l’ordre imaginaire, je dois persuader des millions d’hommes de coopérer avec moi. Car l’ordre imaginaire n’est pas un ordre subjectif qui existe dans mon imagination, mai plutôt un ordre intersubjectif qui existe dans l’imagination partagée de milliers et de millions de gens.
Je ne peux que vous inciter à découvrir les nombreuses idées développées par l’auteur, un rien provocateur : on sent clairement qu’il jubile à l’idée de nous savoir à terre, bluffer ou contrarier, amuser ou carrément sceptique, parfois, devant tant d’audace ! Car ce livre ne vous laissera pas indifférent, que vous soyez convaincu par cette brève histoire de l’humanité ou non. N’est-elle pas, comme l’indique son titre, qu’UNE de plus pour les sapiens que nous sommes. Mais est-ce qu’elle sera la votre ? Minoritaire ou dominante, à terme ? Sur quoi débouchera-t-elle ? Une énième civilisation ? Une ultime révolution qui verra la fin de l’homo sapiens, au profit d’autres espèces dominantes, biologiques ou cybernétiques ?
Seule l’histoire nous le dira. Cette grande oubliée de l'éducation. D’ailleurs, effacement volontaire ou non ? Stratégie ou faux-pas ?
Voilà, si vous en êtes à vous poser ce genre de questions, c’est que vous avez déjà investi ce nouveau récit fondateur…
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4ième de couv :Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l homme ? À dépendre de l argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Véritable phénomène d édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Professeur d Histoire à l Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage... et notre futur.
« Sapiens s est rapidement imposé partout dans le monde, parce qu il aborde les plus grandes questions de l histoire moderne dans une langue limpide et précise.»
Jared Diamond, prix Pulitzer, auteur d Effondrement
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Par Liza Helle le 15 Décembre 2016 à 18:41
Voici un des guides les plus complets que j'ai eu l'occasion de lire sur le sujet. Il conviendra à tout professionnel de la nutrition aussi bien qu'à toute personne curieuse dans ce domaine qui souhaiterait avoir des bases solides, ou tout simplement, comme le dit le sous titre de ce livre, "diversifier son alimentation en retrouvant le plaisir du goût". Raphaël Titina, dans une première partie, commence par nous exposer les bases de la nutrition et de l'équilibre nutritionnel, sans avoir pour autant une approche "trop technique" tout en nous offrant un contenu scientifique de qualité.
Dans une seconde partie, l'auteur aborde les aliments de base de
l'alimentation végétarienne. Il nous liste les apports nutritionnels pour chacun de ces aliments et les bienfaits à en tirer. Ce point de vue permet à ceux qui rechercheraient une autre forme d'alimentation de façon "épisodique" (simplement pour varier leur alimentation ou découvrir d'autres saveurs et une autre cuisine), ou à ceux qui voudraient être confortés dans ce choix du végétarisme ou s'assurer de leur équilibre nutritionnel, d'avoir toutes les données pour pouvoir en juger et choisir en toute connaissance de cause.Dans Guide de nutrition : l'équilibre alimentaire par le végétarisme, on ressent beaucoup également l'influence de l'Inde. Qu'est-ce que l'Ayurveda ? Quels sont les bienfaits du Ghee et quel est cet aliment miracle dont la pensée indouiste nous dit que "c'est de l'or !" ? Vous saurez tout cela en ouvrant ce livre...
J'aurai quand même mis une petite année à en faire le tour. Je ne l'ai pas lu d'une traite mais petit à petit au gré de mes envies et du choix des aliments à cuisiner.
Un guide à lire puis à consulter...¤ ¤ ¤
4ième de couv :
Cet ouvrage à vocation pédagogique vous aidera à y voir clair parmi les approches alimentaires contradictoires, en privilégiant une alimentation végétarienne fondée sur les préceptes de la science indienne de l’Ayurveda. L’auteur y restitue page après page ses convictions de végétarien qu’il développe régulièrement dans ses conférences et ses ateliers de cuisine. Cette pertinente association de la diététique occidentale et de la médecine ayurvédique donne au contenu de ce livre une valeur inédite au sujet du végétarisme, une référence. Nul doute que vous trouverez dans cette lecture les aliments qui vous conviennent, appropriés à votre tempérament personnel, propres à stimuler votre vitalité et à régénérer votre capital santé.
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Par Liza Helle le 10 Septembre 2016 à 11:56
Bible, Coran, Torah : même combat !
Oui, je sais. C'est un peu provoc comme entrée en matière, mais c'est surtout pour signifier que penser qu’Onfray fait le procès à charge de l’islam, c’est oublier bien vite que son discours est le même pour toutes les religions dès qu’elles sortent de la sphère privée dans le but de dicter les lois de la cité.
Michel Onfray éclaire le débat en le resituant et pointe du doigt une polémique stérile dont le dessein est plus d’annihiler la pensée et de faire taire ceux qui veulent la voir naître, à grand renfort d’anathèmes...
Je continuerai à dénoncer ces impostures. Ils continueront donc à me traiter de fasciste, d'antisémite, d'islamophobe, puis d'islamophile, enfin de compagnon de route de l’État islamique... Plus c'est gros, mieux ça passe !
...et d’images terribles tournant en boucle sur nos écrans. La peur et la terreur font le bonheur des médias. Je vous laisse apprécier ses réflexions à ce sujet… elles sont pertinentes !
Faudra-t-il bientôt demander l'autorisation de penser quand le pouvoir médiatique exige la compassion ?
On ne peut lui opposer une méconnaissance des textes religieux. Contrairement à beaucoup, il a lu et étudié ce dont il parle. Et sa conclusion est la même que pour d’autres religions : on y prône aussi bien l’amour, le respect de la vie et de son prochain, que la haine, le droit et le devoir de tuer les mécréants comme les impies. Il appartient aux musulmans de penser ces « contradictions ».
Là où cela devient franchement intéressant et où il ne s’est sûrement pas fait que des amis, c’est quand il pointe du doigt les origines de la montée de l’islamisme radical en France et de la présence du terrorisme sur notre territoire. Sans tout lister (ce n’est pas le but), je n’en relèverai que quelques unes : le refus de la reconnaissance de la souveraineté des peuples et l’ingérence de l’État français. Au nom des droits de l’homme ?
Mais pourquoi donc cette loi ne se trouve-t-elle jamais appliquée ailleurs que dans des pays dont le sous-sol est intéressant pour la France ?
Ces éléments de discours sont assez radicaux, et même (voire surtout) si on ne les partage pas ou peu, ils ouvrent le débat.
A lire aussi ces passages sur le choc des civilisations en œuvre dans cette guerre qu’on pense « de religion » et l’instrumentalisation de cet islam radical dans un but révolutionnaire.
L’interview menée par Asma Kouar, journaliste algérienne, autant par ses questions, qui reflètent la pensée du monde arabe sur la manière dont est jugé et reçu l'islam en occident, que par les réponses d'Onfray, est vraiment passionnante et à elle-seule justifie la lecture de ce petit opus.
On ne changera pas Onfray. Il est égal à lui-même. Mais, qu’on l’adore ou qu’on l’abhorre, il ouvre là un débat que beaucoup renoncent à mener, sans langue de bois ni discours convenu tout droit sorti du « politiquement correct » !
J’ai appris par Beatson sur le forum Babelio qu'un livre au sujet dérangeant Le fascisme islamiste de Hamed Abdel-Samad, ne paraîtra pas en France, faute d’éditeur (les droits sont achetés, mais... Je vous laisse lire le reste et vous faire votre propre opinion Ici).
Quand les faits donnent raison à Onfray…
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4ième de couv :
«Il est difficile, ces temps ci, de penser librement et encore plus de penser en athée. Affirmer que les idéaux de la philosophie des Lumières sont toujours d’actualité nous fait paradoxalement passer pour des réactionnaires, des islamophobes, voire des compagnons de route du Front National assimilé au fascisme.
Dans un monde qui prétend en masse «Je suis Charlie», Voltaire revenu passerait pour un défenseur du fanatisme! C’est le monde à l’envers.
Je me propose de réactiver la pensée des Lumières dans ce "Penser l’Islam". Non pas le penser en faveur ou en défaveur, ça n’est pas le propos, mais en philosophe.
Je lis le Coran, examine les hadiths et croise avec des biographies du Prophète pour montrer qu’il existe dans ce corpus matière au pire et au meilleur: le pire, ce que des minorités agissantes activent par la violence, le meilleur, ce que des majorités silencieuses pratiquent de manière privée. Comment la république doit-elle considérer ces deux façons d’être musulman? Y-a-t-il des relations et des points de passage entre minorités agissantes et majorités silencieuses, sachant que l’histoire est faite par les premières, pas par les secondes?
Ce livre remet également en relation ce qu’il est convenu d’appeler le terrorisme avec la politique étrangère islamophobe menée par la France derrière l’OTAN depuis des années. Nous nommons barbarie ce que nous ne voulons pas comprendre.
L’islam terroriste a été partiellement créé par l’occident belliqueux. Les choses ne sont pas aussi simples que ce que, de part et d’autre, on voudrait nous faire croire. D’où la nécessité de se remettre à penser. Sur ce sujet comme sur d’autres.»
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Par Liza Helle le 21 Août 2016 à 08:39
Qu'ouïe-je ? Que lis-je ? Notre génial cerveau ne serait pas le pilote incontesté de cette suprême machine : notre corps vénéré ? Et qu'il nous faut composer avec nos entrailles : boyaux, bactéries, microbes... et matières fécales comprises ? Mais que dis-je « composer » ? Ne tortillons plus du cul pour chier droit : ce sont plutôt elles qui mènent le jeu, en déplaisent aux « braves gens » qui préfèrent étudier les mystères de notre esprit que la consistance de nos « cacas » : durs, mous, noirs, bruns, clairs, foncés ?, rien n'est anodin et tout est matière à creuser et développer notre affaire : celle d'une révolution.
Oui, vous lisez bien, une révolution ! A en faire pâlir Galilée et Newton réunis ! Scientifiques et chercheurs en quette de notoriété, laissez tomber les neurones et penchez vous sur la cuvette ! Il y a de l'avenir et un créneau à prendre : notre « ventre » et tout ce qui le compose sont une mine de mystères encore à découvrir, de savoirs toujours inconnus sur le fonctionnement de cette sublime machine dont on croyait (presque) tout connaître : notre corps si fabuleux.
Giulia Enders, elle, n'a pas attendu son reste pour nous dévoiler tout le charme discret de l'intestin. Avec un culot et un humour dévastateur, encore étudiante et épaulée par le coup de crayon de sa sœur Jill, elle a su poser les jalons d'une approche ludique, simple et enjouée de cette partie de notre anatomie qui commence à susciter les intérêts. Et bien lui en a pris : son avenir est assuré et elle peut continuer à œuvrer sur ce vaste sujet. Et elle n'est pas la seule :
- Les scientifiques s'y collent et commencent à comprendre que beaucoup de nos maux ont leur source dans cette flore intestinale que nous ne ménageons plus, depuis l'industrialisation de la production de notre alimentation et l'entrée de la chimie dans nos assiettes (entre autre).
- Les industriels et chercheurs de l'agro-alimentaire également, car ils y ont vite vu le paquet de pognons qu'ils allaient pouvoir se faire. Pas si cons ! D'ici qu'ils nous brevètent par milliers nos gentilles bactéries intestinales comme ils ont fait avec le savoir ancestral des aborigènes sur les plantes et celui de la médecine chinoise, y a pas loin ! Imaginons dans quelques années, quand ils auront fini de mettre la main sur toutes les semences du monde, ce qu'ils pourront faire avec nos petites bactéries vitales ?? Maîtres de toutes les flores, de la plus intime à la plus commune, mais toutes universelles.
Wahou, mais c'est un super sujet de bouquin, là !
Excusez-moi mais je vais vous laisser. Je crois que je tiens mon filon à moi ! Avec un peu de chance, ce sera pas trop chiant !
¤ ¤ ¤
4ième de couv :
Giulia Enders, jeune doctorante et nouvelle star allemande de la médecine, rend ici compte des dernières découvertes sur un organe sous-estimé. Elle explique le rôle que jouent notre “deuxième cerveau” et son microbiote (l’ensemble des organismes l’habitant) dans des problèmes tels que le surpoids, la dépression, la maladie de Parkinson, les allergies...
Illustré avec beaucoup d’humour par la sœur de l’auteur, cet essai fait l’éloge d’un organe relégué dans le coin tabou de notre conscience. Avec enthousiasme, Giulia Enders invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments et à appliquer quelques règles très concrètes pour faire du bien à son ventre.
Véritable phénomène de librairie, Le Charme discret de l’intestin s’est vendu à 950 000 exemplaires en Allemagne et sera publié dans 26 pays.
2 commentaires -
Par Liza Helle le 31 Janvier 2016 à 16:40
On pourrait reprocher à la fin de l'homme rouge de n'être qu'un catalogue de témoignages.
On pourrait reprocher à Svetlana Alexievitch son effacement, et sa non-interprétation des faits.
Mais ce serait passer à côté du dessein de l'auteure : Donner la parole aux «sans-voix», recueillir les témoignages des hommes et des femmes qui ont vécu sous le régime soviétique, ont assisté à sa chute et vu l'émergence d'un capitalisme froid et sans limite.
Recueillir la parole avant qu'elle s'éteigne, qu'elle ne soit plus audible, compréhensible. A charge aux historiens futurs d'en faire matière à interprétation.Une suite donc de témoignages qui donne à ce livre un rythme envoutant, jusqu'à l'écœurement parfois. On voudrait le laisser et il nous happe ! Partagée que nous sommes entre des sentiments contraires : Tout n'est qu'une question de point de vue. La Vérité, l'Unique, n'existe pas ! Il y a celle des "homo sovieticus" (victimes ou bourreaux, parfois même les deux), celle des nouvelles générations enivrées par le consumérisme (riches ou pauvres, élus ou exclus) et celle des réfractaires qui cultivent le souvenir d'un esprit soviétique. Mirage identitaire.
Certains conflits sont proches de nous et encore actuels (les tensions au Caucase entre les différentes ethnies, la situation des émigrés qui ont fuit les conflits pour la Russie...), ce qui n'en rend ce livre que plus intéressant, poignant, voire même inquiétant.
Une lecture dont on ne sort pas indemne, qui laisse le sentiment que l'histoire sera amenée à se répéter, si les gouvernements, sous couvert de la mondialisation, continuent d'ignorer ou d'orchestrer les crises identitaires des peuples.
Une chose aussi frappe les esprits, c'est le sort des femmes et des enfants. Victimes tout autant du régime soviétique que les hommes, les femmes subissent de plein fouet la violence des hommes, portent souvent à bout de bras un mari, un père, un frère blessés, traumatisés par la guerre et les enfants qui, bien souvent, ne connaissent que la violence et la peur. Ce qui ne veut pas dire que l'amour n'est pas présent, au contraire, il est dans chaque témoignage, dans chaque aspiration, même dans les pires situations.
Dans les cuisines soviétiques, on parle de violence, de faim, de mort, on boit à outrance, passionnément, désespérément, on rit et on pleure, mais on finit toujours par parler d'amour...
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Entretien réalisé par Dominique Conil et Lorraine Kihl pour Mediapart :
Svetlana Alexievitch , La fin de l'homme rouge (1) : "La grande masse des gens s'est réveillée un beau jour, dans un pays inconnu. Ils ne savaient pas comment y vivre ! (...) On ne savait rien de l'économie, du monde extérieur, On était juste là, dans nos cuisines, en train de lire."
Svetlana Alexievitch (2): les femmes, la Biélorussie... : "A l'école, on lui avait demandé de lire l'Archipel du Goulag, elle avait ouvert le livre et avait trouvé que c'était un gros livre ennuyeux et c'est seulement plus tard, quand elle est sortie de prison, qu'elle a compris de quoi il parlait..."
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4ième de couv
Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’URSS, la seule à écrire la petite histoire d’une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Pour ce magnifique requiem, elle invente une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.
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