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Table des bouchers - Fabienne Courtade -
Je viens de tourner la dernière page. "Table des bouchers" de Fabienne Courtade ne sera pas aisé pour moi à partager, car c'est un recueil qui m'a beaucoup touchée.
L'auteure nous parle du deuil, de la séparation brutale d'avec l'être aimé, du manque de l'autre et aussi de la colère. Colère face à l'abandon, au destin. le sang, la rancœur, la solitude sont présents et forts, l'image du corps perdu également dans la crudité des mots qui accompagnent la réalité d'un corps mort. C'est parfois dérangeant. Les images sont violentes (pas choquantes, car vraies, malheureusement, vraies).
La peur est palpable. C'est une femme traquée qui surgit parfois : Traquée par la douleur, par toutes ces images qui sautent aux yeux et qui font mal.
"Je traverse
son
cœur
dans la grande salleje ne parle pas
parce que je suis tombée
plus basje recule
les animaux ont encore avancé
je les vois
marche de long en large
tourne dans
la cage derrière tes barbelésil n'y a pas de fenêtre"
A la lecture, les bribes de sens s'assemblent suivant notre vécu et nos sentiments. Ce que je m'approprie personnellement comme faisant sens ne le sera peut être pas pour vous mais les émotions seront partagées et c'est je pense, ce qui fait également la force de ce recueil.
"Une lettre
Un papier
De luiA tenir
Serré
Agenouillé
FerméDe là-bas il agrandit le lieu
N'épargne rien"
"De là-bas il agrandit le lieu" : celui du deuil, de l'absence, du souvenir...
"Il y a des ruptures des syncopes
je verse de l'eau sur les souvenirsJe fais un grand feu de tout : images
Larmesde toi
je n'ai plus peur je suis au fond
J'envoie tes cendres se battre seules
avec d'autres cendres"
¤ ¤ ¤
4ième de couv
Depuis "Nous, infiniment risqués" (Verdier, 1987); Fabienne Courtade a publié une dizaine d'ouvrages, dont "Quel est ce silence" (Unes, 1993) et "Ciel inversé" (Cadex, 1998-2002). Son précédent recueil : "il reste" est paru en 2003 dans la collection Poésie/Flammarion.
premier pas
les plaies sont ouvertes sur le côté
les fleurs sont autour :
septembre 2005
je regarde le bassin
les morceaux de verre
dans le noir
quelqu'un porte
des entrailles
à pleine main
je repars en arrière
Tags : poésie, Fabienne Courtade, Deuil, poésie contemporaine
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