• Quelque part dans la nuit des chiens - Sandrine Bourguignon -

    Quelque part dans la nuit des chiens - Sandrine Bourguignon - Tu vois c'est rien que ça
    c'est rien que de la folie
    enfermer pour sécuriser
    soigner contre son gré
    alors tu écris
    entre en résistance
    Outre-noir sans mémoire
    fausseté sur les mots
    brossés dénaturés
    en HP jeté-e-s là
    blanches et blasées
    Quelque part
    dans la nuit
    des chiens

    Sandrine
    Bourguignon

    Tu vois c'est rien que ça
    c'est rien qu'un boulot
    t'es là derrière mon dos
    les mains crispées
    brûlées par le thé
    à faire semblant d'écouter
    pendant que je crache
    haines et souffrances
    tu panses

    Fatima

    Tu vois c'est rien que ça
    c'est rien que des mots
    des silences et des non-dits
    qui gueulent à chialer
    à me faire cramer la peau
    le crâne à vif
    moitié de cheveux fondus
    qui me tuent

    Antony

    Tu vois c'est rien que ça
    c'est rien que l'eau salée
    le matin dans la gorge
    coulent quarante ans
    sans embruns
    l'oeil absent aux aguets
    veille et vacille
    Monsieur Zed
    toujours en vie

    Cyclope

    Tu vois c'est rien que ça
    c'est rien qu'un livre offert
    pour mon anniversaire
    que j'ai pas su lâcher
    écorchée par les mots
    à distance vouloir rester
    c'est sans compter
    les yeux rivés s'accrochent
    aux pages qui filent
    et tissent la vie
    de Claire et ceux-nous-autres écorchés
    paumés comme des chiens
    Quelque part
    dans la nuit

    Dixie pour dire Ellane Merci

    ¤ ¤ ¤

    Quelque part dans la nuit des chiens - Sandrine Bourguignon -

    4ième de couv

     

    Claire est psychologue, elle vient de rencontrer un nouveau patient. Antony a dix-neuf ans, l'âge de l enfant qu'elle n a pas eu. Celui-là, Claire a décidé de le sauver, comme on ramasse les morceaux. Mais sur la route, les débris. Les siens. Les leurs. Les nôtres. Autour d Antony, Monsieur Zed, le Cyclope, Fatima et Papillon repeuplent ce désert asilaire de leur forêt mentale, labyrinthe de toutes ces vies qu'on fracasse contre les murs de la nuit sécuritaire. Claire y abandonne peu à peu ses amours, son enfance et ses ratages, dans un récit tout en pudeur et en retenue, traversé de fulgurances qui viennent bousculer nos indifférences. Ce premier roman sait allier dans un équilibre rare la révolte politique et citoyenne avec la sensibilité des intimités blessées.

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