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Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ? - Daniella Pinkstein -
Si sous cette vaste forêt, il n'y avait eu qu'un souffle familier, je n'aurai rien distingué des ombres qui traversaient tes mains. Pas la moindre résonance n'aurait transmis à ton corps leurs chants. Mais j'avais si peur, et il faut bien faire quelque chose, n'est-ce pas, quand la peur vous oppresse. L'épouvante de me dissiper à jamais dans l'immuable transparence si je ne t'arrachais pas à ce vent, à ce frémissement sinistre, fut telle que je t'ai empoigné. Comme un géant sorti des eaux. Je t'ai amené à la terre, à l'intérieur de moi, au centre de l'entaille, de cet espace vacant dans lequel s'engouffrait alors, en désordre, l'Europe, la nuit, le mensonge, l'espoir et son irrépressible contraire. Si tout ce tourbillon, si cette forêt n'avait pas été là, oui, je suis sûre que je me tiendrais encore debout, debout parmi ceux qui péniblement prétendre avancer.
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