• Les voies d'Anubis - Tim Powers -

    Franchement, j'ai beau chercher. Je ne vois pas ce qu'il lui manque.
    Ce livre a tout pour lui.

    Si vous ne l'avez pas encore lu, ne perdez pas votre temps à lire ce qui suit et jetez vous dessus. La surprise et le plaisir de lecture n'en seront que plus vifs, plus envoutants. Et qu'est-ce que cela pourra bien vous apporter de plus que je vous donne quelques clefs ?
     
    Les voies d'Anubis de Tim Powers n'est pas un livre dans lequel on entre par une seule porte ni par des chemins détournés. Vous vous le prenez en pleine face, et c'est à peine s'il vous laisse le temps de reprendre votre souffle, de respirer entre deux chapitres, qu'il vous en colle une autre bien sentie, mettant à mal votre plexus solaire, histoire de bien vous faire comprendre que vous n'arriverez pas à le classer et encore moins à le lâcher comme cela.

    "À Xanadu, Kubilaï Khan se décréta
    Un fastueux palais des plaisirs :
    Où s'engouffraient les flots sacrés d'Alphée,
    Par des grottes à l'homme insondables
    Jusqu'aux abîmes d'une mer sans soleil."


    Kubla Khan, Poème de Samuel Taylor Coleridge, dont l'histoire dit qu'il a été inspiré par les fumées d'opium inhalées par son auteur.

    Naïf lecteur. C'est oublier bien vite la traversée des bas-fonds, l'esprit aux aguets, perdu dans les tunnels. C'est passé sous silence Brendan Doyle, Lord Byron, William Ashbless et leurs Kas...

     

    Il y a des livres que l'on repose sur l'étagère et dont on redécouvre la tranche quelques semaines ou mois plus tard, en se demandant bien ce qu'ils font là. Et il y en a d'autres qui continuent longtemps après les avoir lus, à vous faire de l’œil sur leur linéaire. Brillants d'une sorte d'aura, ils vous appellent, vous attirent et vous ne pouvez pas passer devant sans sourire d'un air entendu, sans les prendre à nouveau dans vos petites mains fébriles et les feuilleter pour tomber au gré du hasard, sur :

    "Il avait toujours pensé que la croyance populaire selon laquelle une maison explorée en rêve est la représentation de l'esprit du dormeur recelait une once de vérité mais si, maintes fois, il avait rôdé dans les étages de sa demeure psychique, il n'avait jamais visité les catacombes de ses caves."

    à moins que ce ne soit :

    "Le temps, reprit-il sur un ton solennel, le temps est comparable à un fleuve qui roule sous une couche de glace. Il nous étire comme si nous étions des plantes aquatiques, de nos racines vers l’extrémité de nos tiges, de notre naissance vers notre mort, et se courbe autour des roches ou des souches qui se présentent au long de son cours ; et nul ne peut échapper à ce fleuve à cause du toit de glace qui le surplombe et nul ne saurait le remonter à contre-courant, ne fût-ce qu’un instant."


    Vous savez que s'affiche sur votre visage, cet air de connivence que tout lecteur entretient, au fil du temps, avec ces petits rectangles de papier qui n'ont rien d'innocent.
    Puis vous le reposer délicatement, ému et comblé, jusqu'à la prochaine fois...

     

    Little darling, the smiles returning to the faces
    Little darling, it seems like years since it's been here
    Here comes the sun, here comes the sun
    and I say it's all right

     

    ¤ ¤ ¤

    4ième de couv :

    Lorsque le professeur Brendan Doyle accepte de donner une conférence sur le poète anglais Coleridge, il est loin d'imaginer qu'il ne va pas tarder à le rencontrer en personne... en 1810 ! Car après avoir accepté l'offre d'un millionnaire ayant percé les mystères du voyage dans le temps, le voilà plongé dans une aventure rocambolesque traversant un Londres peuplé de bohémiens, de mendiants douteux et de sorciers terrifiants, tel ce clown macabre qui règne sur le monde souterrain. Et pour couronner le tout, Doyle ne peut revenir à son époque, à moins de déjouer les plans malfaisants des mages égyptiens qui veulent ramener leurs anciens dieux à la vie. Mais osera-t-il prendre le risque de changer le cours de l'Histoire ?

    Mêlant les thèmes du voyage temporel, du mythe du loup-garou et de la magie noire égyptienne dans le Londres victorien, ce roman qui a remporté les prestigieux prix Apollo et Philip K. Dick, est le grand classique à l'origine du steampunk.

    "Une intrigue diaboliquement efficace, une ingéniosité grisante et un rythme d'enfer : ce roman est une performance de virtuose, un feu d'artifice aveuglant." LONDON TIMES

    Tim Powers est né en 1952 aux États-Unis. Ami intime de Philip K. Dick, inventeur du steampunk, génie de l'histoire occulte, son ardu suspens, sa fougue picaresque et son humour ont conquis un vaste public. Il a obtenu au cours de sa carrière de nombreuses récompenses, dont plusieurs World Fantasy Awards. Il vit en Californie.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 27 Mai 2016 à 22:03

    Tu sais que c'est un livre qui me tente beaucoup! Et encore plus après t'avoir lue!

      • Samedi 28 Mai 2016 à 09:10

        Lance-toi ! Tu ne le regretteras pas !!

        Je n'en ai pas encore fait le deuil de ce roman ; J'en lisais encore des passages hier soir avant de me coucher. C'est pour dire ! ;-)

    2
    Siabelle
    Lundi 3 Octobre 2016 à 23:50

    C'est un livre que j'ai dans mon pense-bête et j'hésite pourtant. C'est vrai qu'en relisant ta chronique, tu trouves toujours les mots. Pourquoi as-tu relis quelques passages même le livre refermé ? Tu augmentent ma curiosité.  :)  

      • Mardi 4 Octobre 2016 à 17:07

        Siabelle : Ce livre, tu ne peux passer à côté ! yes

        C'est un petit bijou précieux ! Et cette fin !! Voilà pourquoi j'ai eu tant de mal à le lâcher et lui "ai tourné autour" pendant un bon moment ! ;-)

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