• Les jets de cailloux, Entretien avec Ryôichi Wagô - revue Kotoba, 2011 -

    « Me retrouvant seul à la maison le 16 mars,  je me suis mis à écrire des tweets. Jusqu’alors,  je ne concevais la poésie que sur du papier. La force des mots ne venait pas si  je n’écrivais pas à la main. Mais après le séisme, le tsunami et l’explosion de la centrale,  j’ai pensé « C’en est fini de nous », tout ce que je considérais comme «absolu» s’est écroulé ».

     

    17 mars, 22 h 47
    C’est une nuit calme. Une nuit
 vraiment très calme. L’haleine
 de la radioactivité.

     

    17 mars, 23 h 32
    D’abord le grondement de la terre.
 Et puis, ça secoue. Quelque chose s’ébat un instant. Tu vois, ce calme est rempli de vacarme. Écoute, la réplique arrive.

     

    Les jets de cailloux, Entretien avecRyôichi Wagô - revue Kotoba, 2011 -
    Hajime Ishikawa/ Flickr

    « Fukushima a été complètement dévastée, ravagée par une tempête de cauchemar, elle est aujourd’hui encore [août 2011] recouverte d’un épais nuage. Je voudrais que Shi no kaikô [« Retrouvailles en poèmes »] soit la lumière, mais ça ne sera pas une lumière radieuse qui descend du ciel. Compte tenu de la situation actuelle, une telle lumière n’est pas possible. Mais je voudrais au moins qu’une trouée dans le nuage laisse passer un rai de lumière. »

    ¤ ¤ ¤

    Ryôichi Wagô, écrivain japonais originaire de Fukushima a vécu le tremblement de terre qui a entraîné la catastrophe du Tsunami et de la centrale nucléaire. Devant un tel anéantissement, il a twitté tous les jours, parfois heure par heure, des poèmes : seule manière possible pour lui de s’exprimer. Ses poèmes, ses « jets de cailloux », comme il les a appelés, il les a lancés sur la toile, comme on jetterai une bouteille à la mer. Les réfugiés ont fait circuler ses textes sur twitter, les ont recopiés sur des bouts de papiers pour les lire, faire lire. Et aussi faire dire. Car eux ne le pouvaient plus.
    Des jets de cailloux à la face du monde.

    Si vous voulez connaître la suite donnée à ces jets de cailloux et découvrir cet auteur, c’est ici !

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Mars 2016 à 10:35

    Fukushima a été une vraie catastrophe sont on ne parle plus. On a l'impression que tout va bien, que la vie a repris son cours normal, alors qu'il n'en est rien. En ce sens, les mots ont une fonction, celle de dire, de crier, de graver dans les mémoires.

    Merci pour cette découverte... 

      • Mercredi 16 Mars 2016 à 18:25

        C'est tout à fait cela Céline ! Il y a un silence pesant sur l'après...

        Et quand je vois cette photo de la ville : cette étendue de ruines et de dévastations : Quel désespoir !

    2
    Mercredi 16 Mars 2016 à 21:33

    Oui... Ton post a coïncidé avec un article que j'ai lu dans la presse sur une ville fantôme proche de Fukushima en pleine décontamination. Les sacs de produits contaminés sont laissés à l'air libre, en pleine rue, sans rien d'autre que le plastique qui normalement enferme nos poubelles. Les gens errent à la recherche de ce qu'ils peuvent récupérer et survivent en attendant de rejoindre leur foyer... Qui malheureusement sera sans doute leur tombeau, la décontamination ne sera jamais terminée. 

    Je trouve ça dramatique...

      • Mercredi 16 Mars 2016 à 21:47

        Et après on ose dire : "plus jamais" et que nous avons tiré les leçons de Tchernobyl : Fukushima : même combat ! C'est désarmant, oui. Dramatique est le mot...

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