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Le temps des orphelins - Laurent Sagalovitsch -
Voilà un roman comme il y en a peu. Et pourtant, me répondrez-vous, que de livres ont été écrits sur la Shoah, les camps et la découverte de toute cette horreur par les alliés. Mais, dans le temps des orphelins, Laurent Sagalovitsch, apporte une vision différente. Il nous conte l'histoire de Daniel, ce jeune rabbin américain, qui fit le choix de s'engager pour libérer l'Europe de la barbarie nazie. Sans arme, il arpente les champs de bataille pour réciter les dernières prières aux soldats mourants ou déjà délivrés de leurs souffrances. Le Kaddish défile en boucle, des centaines, des milliers, à ne plus savoir...
Des plages de Normandie, à la libération des camps, il relate toute cette horreur à Ethel, sa jeune femme. jusqu'à ce que son chemin croise ce gamin famélique et mutique, égaré parmi tous ces morts en devenir...
Cette main, aujourd'hui encore, si je ferme les yeux, je peux la sentir, cette toute petite menotte qui se frottait à la mienne et la suppliait de l'accepter, de s'en saisir et de la réchauffer afin de former une union indestructible, capable de résister à tous les vents contraires.
Peut-on continuer à croire après la Shoah ? Que penser du silence des Dieux (de celui des chrétiens, des juifs, et de tous les autres, si tant est qu'il y en ait...) ? Voilà le thème principal de ce livre. Je vous laisse découvrir ce qu'il adviendra de la foi de Daniel...
En refermant le temps des orphelins, je n'ai pu m'empêcher de penser à Marceline Loridan-Ivens qui dans une interview expliquait qu'elle ne pouvait plus croire en dieu, en sortant des camps. S'affirmer Juive, c'est faire fi de ce silence sans nom de ce Dieu tout puissant et aimant ; Se renier comme Juive, c'est prolonger le dessein d'Hitler en éradiquant, si ce n'est physiquement, la judéité.
Je ne sais si elle a résolu ce dilemme. Cela lui appartient. Mais c'est vers elle, que mes pensées se sont tournées.
4ème de couv :
Avril 1945. Daniel, jeune rabbin venu d'Amérique, s'est engagé auprès des troupes alliées pour libérer l'Europe. En Allemagne, il est l'un des premiers à entrer dans les camps d'Ohrdruf et de Buchenwald et à y découvrir l'horreur absolue. Sa descente aux enfers aurait été sans retour s'il n'avait croisé le regard de cet enfant de quatre ou cinq ans, qui attend, dans un silence obstiné, celui qui l'aidera à retrouver ses parents.Quand un homme de foi, confronté au vertige du silence de Dieu, est ramené parmi les vivants par un petit être aux yeux trop grands.
Tags : Le temps des orphelins; Laurent Sagalovitsch
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