• Kinderzimmer - Valentine Goby -

    Voilà quelques temps déjà que j'ai clos la lecture de ce livre et il est toujours tellement présent en moi, que je n'arrive pas à passer sereinement à un autre, que je ne me résous pas à écrire cette critique, qui ne pourra être que désuète par rapport au sentiment laissé, car quoi dire et que dire de plus ?

     

    Comment écrire ici « j'ai adoré ce livre », « c'est un livre sublime, magnifique », « l'écriture est superbe, tendue dans un équilibre fragile », « l'auteure a fait un travail d'écriture formidable »... alors que l'essentiel du propos n'est qu'horreur et douleur ?

     

    (Non, je n'oublie pas ce pari de vie, Sacha-James et Mila...)

     

    Alors parler du fossé entre le récit institué comme vecteur de mémoire et le vécu. de cette distance au fil du temps, mise par Suzanne, entre les faits qu'elle raconte et les émotions éprouvées : protection toute naturelle et humaine, qui va voler en éclats.

     

    Et replonger avec Kinderzimmer, dans sa terreur et sa souffrance, livrée ici en flot, en jet, comme un trop plein déversé dans l'urgence, parole gardée pour soi à la sortie des camps, où l'on ne pouvait dire, faute de volonté d'entendre.

     

    Penser à ces soixante dix dernières années, au présent et au futur qui nous attend et se demander si nous ne scandons pas tous, le « plus jamais ça ! », les yeux bandés...

    ¤ ¤ ¤

     

    Valentine Goby à la librairie Mollat  : "Tout le monde est une figure de nourrisson dans l'histoire"

     

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    Kinderzimmer - Valentine Goby -

    4ième de couv

     

    "En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plusieurs dizaines de milliers de détenues. Mila a vingt-deux ans quand elle arrive à l’entrée du camp. Autour d’elle, quatre cents visages apeurés. Dans les baraquements, chacune de ces femmes va devoir trouver l’énergie de survivre, au très profond d’elle-même, puiser chaque jour la force d’imaginer demain.
    Et Mila est enceinte mais elle ne sait pas si ça compte, ni de quelle façon."
     

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  • Commentaires

    1
    Ellane
    Mardi 13 Septembre 2016 à 14:34

    Moi aussi, j'ai été bouleversée par Kinderzimmer (du coup, le Chalandon a eu du mal à passer juste après...). V. Goby a un talent fou pour dire l'indicible. Chacun de ses livres est un voyage intimiste. J'ai beaucoup aimé également "Qui touche à mon corps, je le tue", et suis en train de lire (enfin, dévorer) "Le silence des corps".

      • Mercredi 14 Septembre 2016 à 11:51

        Je comprends : passez de Kinderzimmer à la profession du père, c'est le grand écart... Goby est une auteure que je dois continuer à découvrir. Je note les deux titres auxquels tu fais référence.

        Merci pour tes commentaires et ton passage sur ce blog, Ellane... ;-)

    2
    Ellane
    Mercredi 14 Septembre 2016 à 14:28

    Ca me fait plaisir de passer, et ça prend moins de temps que sur un certain site de critiques sur lequel j'ai toujours du mal à me déconnecter ;-)

    Pour Valentine Goby, le titre du second livre, si tu le cherches, c'est "Des corps en silence" (je suis allée trop vite hier) ; il évoque, au travers de deux femmes à un siècle d'écart, le désir amoureux. Assez déprimant mais très beau.

      • Vendredi 16 Septembre 2016 à 10:09

        Je comprends l'addiction du site dont tu parles. Je pense que je souffre de la même... wink2 J'essaie de me "gendarmer" pour qu'il ne soit pas chronophage ! mais c'est pas gagné ! sarcastic

        J'ai noté le titre, il est sur ma petite (bien sûr) liste de livres pour ma visite de ce week end à la médiathèque !

         

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