• Ces rêves qu'on piétine - Sébastien Spitzer -

    Pour un premier roman, c'est fort réussi. Sébastien Spitzer reste au plus près de la vérité historique, imaginant les sentiments, les haines, mettant en lumière les événements sans délayage ni insistance. 
    Le thème de son livre ne m'attirait pas. S'il n'y avait eu la belle critique de Eve-Yeshe, je ne m'y serais peut être pas intéressée. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas. 
    Il y a beaucoup dans ce livre, par petites touches, dans de courts chapitres, l'auteur dit et nous fait ressentir l'essentiel : l'horreur des camps, cette volonté de tenir et survivre dans cette horreur, l'un pour préserver un rouleau de papiers, témoignages des camps, derniers mots de condamnés, l'autre pour sauver un enfant, le sien...

    Et au milieu de tout cela, il y a Magda Goebbels, retranchée dans le bunker où elle finira sa vie, après avoir empoisonné ses six enfants, sans état d'âme ni douleur... Un personnage de roman qui n'a rien d'attachant, qu'on n'arrive pas à excuser, mais ce n'est pas le but de ce livre... 
    Je me suis plus attachée au personnage du père de Magda, qui vient rythmer le récit, comme en filigrane et à celui d'Ava, symbole de tous les enfants survivants des camps... 
    Sébastien Spitzer s'empare de ces événements historiques et les exploitent, les fait vivre de façon nouvelle. Et c'est ce regard, cette manière d'aborder les choses sans retenue mais avec respect qui fait tout l'intérêt de ce livre. 

    Reste la nuit. Épaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences.

    Un auteur que je vais suivre avec intérêt...

    ¤ ¤ ¤
    4ème de couv

    Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l'Allemagne nazie. L'ambitieuse s'est hissée jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu'elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s'enfonce dans l'abîme, avec ses secrets.

    Au même moment, des centaines de femmes et d'hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s'accrochant à ce qu'il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l'enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d'une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d'un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d'un homme et le silence d'une femme : sa fille.

    Elle aurait pu le sauver.

    Elle s'appelle Magda Goebbels.

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