• À L'INDEX - espace d'écrits - n°32 - Collectif -

    J'aimerai vous faire partager ma dernière découverte : une revue qui fait la part belle aux auteurs contemporains : A l'index - espace d'écrits. Elle nous propose essentiellement de la poésie (36 auteurs se partagent ses 192 pages), mais pas que. Vous y trouverez également des nouvelles, des articles - lisez La Jeune Parque de Paul Valéry d'Antoine Houlou-Garcia - et des notes de lecture sur une sélection de recueils publiés récemment. Et tout cela dans une édition soignée au format "livre".

    Je ne pourrais tout détailler, alors de façon très arbitraire, je vais m'attacher à mettre en lumière ce qui m'a séduite : 

    - la présence d'auteurs étrangers (italiens, anglais, grecs, ...) dont les poèmes sont présentés dans leurs langues originelles accompagnés de leurs traductions. Ce San Geronimo translates de Françoise Canter - Saint Jérôme, patron des traducteurs - comme une mise en abîme, un hommage à tous ces passeurs de sens...

    - cette promesse tenue, d'horizons partagés. Voyager au creux des mots, en suivre les contours et s'ouvrir à d'autres territoires... Et pour ceux dont nos pieds ont déjà foulés les sols, se retrouver en quelques instants auprès de leur auteur : En attendant l'aurore, apprécier la beauté de ces notes éparses, de Philippe Beurel :

    Vallée de la Vilaine. Un reste d'or dans le ciel et voila les nénuphars, ornements immobiles des canaux, nimbés d'une dernière lumière. L'ombre a gagné chaque recoins du jardin, devenu muet. A l'orée de la forêt montent le dernier chant d'oiseau et bientôt  le silence que viendront rompre, ici et là, les aboiements des chiens, vigie des hameaux. Comme tombe le soir sur la campagne, tombe le soir sur la vie d'un homme.

    À L'INDEX - espace d'écrits - n°32 - Collectif -- Florentine Rey, qui a été une réelle découverte pour moi.
    Il y a quelque chose de léger et à la fois d'incisif dans son écriture qui tranche, coupe et vous rappelle à une réalité qu'on aimerait bien souvent oublier la guerre ne se guérit pas. Et ce si beau si vieille ! qui vient se cogner, comme en écho, au Là-bas, en bas, tout en bas de Christian Jordy :

    Comme je ne souhaite pas finir là-bas, je préfère encore en terminer ici, en bas, tout en bas, devant vous. Il se trouvera bien quelqu'un pour venir me détacher...

    - le plaisir de retrouver Gérard Le Gouic, avec Ce poème inédit, emplit de gravité et de malice...

    - et tous les poètes qui ont contribué à ce numéro et que je ne peux malheureusement tous citer. J'espère vous avoir donné l'envie de les découvrir. Sans doute, vous arrêterez vous sur d'autres mots, d'autres histoires, d'autres faiseurs de sens que ceux que je viens de citer...

    Et pour finir, je voudrais vous parler de cette belle introduction de Jean-Claude Tardif - poète et créateur de la revue - qui s'ouvre sur une nostalgie touchante mêlée d'une détermination et d'une lucidité qui force le respect : Écrire et a fortiori publier de la poésie aujourd'hui, c'est souvent faire acte de résistance. Et que dire de ceux qui osent en lire ?

    J'aime l'idée que la langue et une partie de la littérature qu'elle contient, qu'elle héberge, ont des allures de marchandises de contrebande. Trésors passés sous le manteau et par des chemins détournés. Drailles, sentes tracées par quelques uns aux profits de lecteurs-voyageurs curieux - il n'est pas interdit de les souhaiter nombreux - ou pour des vagabonds, hoboes du livre à petit tirage. Le lecteur de poésie et a fortiori des revues fait partie, à n'en pas douter, de cette confrérie de crèvent-la-ligne. Et je ne peux que souhaiter que certains de ses membres trouvent de quoi se nourrir, ne serait-ce que sur le pouce, entre les pages de À L'INDEX.

    À tous les crèvent-la ligne, je ne dirais qu'une seule chose : ne passez pas à côté de cette si belle revue !

    ¤ ¤ ¤
    4ième de couv :

     La Poésie

    La poésie c'est peut-être vouloir garder, conserver, préserver le présent dans sa respiration, son inspir et son expir, son mouvement existentiel, son rythme quotidien. La poésie est dans les rythmes de l'œil, de l'oreille, de la langue, de la peau, du nez. Être poète, c'est se donner corps et esprit à la présence du monde, c'est être possédé par le monde, c'est ouvrir en permanence ses antennes sensibles à l'univers, c'est être humain à part entière; c'est se perdre dans les gens pour se retrouver dans le sens; c'est s'adresser à l'autre, son alter ego, pour lui dire "je suis toi, je suis nous, même si tu ne me comprends pas encore. J'attends de toi aussi ce que je te propose. Même sans toi, je suis toi, par delà toutes les divergences, différences". Être là. C'est aussi con que ça. Ce "ça" dont Freud nous dit qu'il est notre invraisemblable vérité, ce qui en nous reste à révéler.
    Jean-Pierre Chérès 

    ¤ ¤ ¤
    TABLE DES MATIÈRES
    pour vous donner un aperçu de ses richesses...
     

    Au doigt & à l’œil par Jean-Claude Tardif

    Trois Inédits de Jean-Pierre Chérès

    Le Météore & le Jasmin -Essai sur la Poésie- de Luis Porquet

    Khi (poème) de Paola Bonetti
    Traduction : Laurence Fosse, Dominique Masson et Gérard Trougnou

    Ardoises (poèmes) de Michaël Gluck
     
    Fugue de lieu (poème) de Marie-Claude San Juan
     
    Quatre poèmes de Laurent Nuchy

    Castiglione (texte court) de Luc Demarchi

    Jeu de Paumes - Petite anthologie portative
    Sahar Ararat - Patrick Beaucamps - Éric Chassefière - Guy Girard - Hubert Le Boisselier - Gérard Le Gouic - Philippe Martinez - Roland Nadaus - Claude Serreau – Claude Vancour

    L'accident – de mémoire de hérisson - (nouvelle) de Jean-Claude Tardif

    Deux poèmes inédits de Françoise Canter

    Une voix grecque : Nikos Bélias
    traduction d'Alexandre Zotos

    En attendant l'aurore - Notes éparses - de Philippe Beurel

    L'ho sentito implorare con durezza (poème) de Ferruccio Brugnaro
    traduction de Jean-Luc Lamouille

    La Jeune Parque de Paul Valéry : pour soulever le voile…
    - texte - par Antoine Houlou-Garcia

    Archéologie d’une pierre (extrait) de Raymond Farina

    Cuba Libre (texte) de Henri Cachau

    Ik waccht op de trein/ J'attends le train de Michel Westrade

    Poèmes inédits de Luis Benitez
    traduction de Cecilia Cecchi

    Hôtel Artaud all’alba (poème) de Ettore Fobo
    Version française de Daniel Dragomirescu & Jean-Claude Tardif

    Quatre petites proses de Rabiaa Marhouch

    Tercets au goût de Haïku de Marie Laugerie

    Vengeance de bonne femme & Autres de Florentine Rey

    Deux poèmes de Parviz Khazraï

    Que se passe-t-il ? (prose) de Raymond Delattre

    Château-branlant (poèmes) de Gianmarco Pinciroli
    Traduit de l’italien par Raymond Farina

    Là-bas, en bas, tout en bas (nouvelle) de Christian Jordy

    Montrés du doigt par Jean Chatard et Gérard Paris

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