• Vigneronne - Laure Gasparotto -

    Vigneronne - Laure Gasparotto -Il faut être fou pour être vigneron. C'est un lien de toute une vie qui se tisse entre l'homme et la plante. Ils ont la même longévité. Le rythme de l'une devient celui de l'autre qui la façonne, par sa taille, année après année. 

    Et que dire de Laure, qui plaque tout, ou presque, pour aller cultiver des vignes, achetées par des amis, et produire ce vin, dont elle est une amoureuse fidèle et exigeante, dans ses livres comme dans sa vie ? 

    Laure Gasparotto va arracher, planter, tailler, mettre les mains dans les lies et les bourbes ; elle va arpenter ses vignes, les dorloter, les jalouser et tomber de haut face à l'adversité de la nature, qui ne plie pas devant sa volonté. 

    C'est un livre qui se lit avec passion et respect pour cette journaliste spécialisée dans le vin, qui en connaît les grands et plus modestes crûs, qui a ses entrées dans ce monde côté "vente et dégustation" du produit fini et qui, telle Alice, voudrait passer de l'autre côté du miroir... La réalité n'est pas plus ni moins belle. Elle est autre. Maîtriser l'alchimie de la fabrication de ce breuvage est tout un art, qui ne s'apprend pas dans les livres. Du choix des cépages, de la plantation à la taille, et jusqu'à l'émergence des premiers précieux grains, il y a déjà un monde. Les vendanges en sont un autre, comme une promesse, un devenir... Le vigneron surveille ses cuves, comme le lait sur le feu. Est-ce que la magie va opérer ? Encore un autre monde qui peut s'effondrer d'un battement d'aile...

    Elle ne nous cache rien, Laure, de ses joies, de ses turpitudes, de ses maladresses, de son désespoir et de ses moments de grâce. 

    Elle a lâché l'affaire, pour ne pas se perdre, corps et biens, la tête haute et le cœur remplit de gratitude et de sérénité : Quand j'ai vendu le domaine, beaucoup ont pensé que je me trouvais en échec, alors qu'il s'agissait pour moi d'une victoire : j'avais su traverser mon rêve et en revenir, sans m'y perdre. Trop de vignerons se consument dans cette aventure qui d'ailleurs n'est pas toujours la leur, mais celle de leurs ancêtres. 

    J'ai lu Vigneronne, avec les mêmes émotions et la même admiration qu'en écoutant une de mes amies me raconter son Compostelle : Toutes les deux en sont revenues à bout, éreintées. Mais transformées, grandies à jamais. 

    Le grand vigneron est un chaman qui dialogue avec elle, la comprend, et trouve l'équilibre entre l'appel de sa vigne et sa propre folie.

     

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    4ième de couv

    « Je reviens d’un rêve, comme on tombe de son lit, le visage marqué par le pli des événements…. »
    Ce rêve de toujours, pour Laure Gasparotto, c’est la vigne. Ne plus seulement goûter et analyser les crus, légendaires, oubliés, novateurs, ni même les raconter dans ses livres mais tenter l’aventure, à son tour, les mains dans la terre : devenir vigneronne.
    Mère de deux enfants et récemment séparée de leur père, la narratrice décide de tout changer. Epaulée par quelques amis, elle quitte Paris et achète un terrain dans les terrasses du Larzac. Ainsi naît son domaine, Les Gentillières. Au cœur de ces vallées pierreuses et secrètes, où la terre et le ciel luttent et échangent, l’enthousiasme l’emporte. La nature se donne, les jeunes enfants courent et arrachent le raisin rougissant, c’est déjà l’excitation des premières vendanges… Le monde de la vigne, pétri de légendes et de savoir-faire ancestral, est aussi un commerce, où il faut « faire son vin », le nommer, dessiner l’étiquette, le laisser prendre, le faire découvrir. Une aventure totale, entre chais, tracteurs, sécateurs et grêles….
    Car le métier est rude, obsédant et dangereux. La vigneronne est seule dans ses champs, isolée face aux raideurs de l’administration et dans un univers masculin. La vigne réclame, la vigne vampirise. Ce n’est pas un métier mais une vie...

    Dans ce récit de métamorphoses, Laure Gasparotto se raconte au fil des jours. Elle a changé de vie, et chaque instant fut le laboratoire de recherche et développement personnel, coûteux, passionné. Et si finalement, ce n’est pas notre vie, mais nous-mêmes que nous devions réinventer ?

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