• Terrienne - Jean-Claude Mourlevat -

    S’asseoir peu importe où et quand : et attendre qu’on vienne vous chercher pour vous débarrasser du fardeau de vivre. Cela se passe ainsi dans la société que nous présente Jean-Claude Mourlevat dans Terrienne. L ‘ennui, le désespoir, le désœuvrement d’une vie aseptisée, morne et programmée, sans illusions, imprévus, uniforme tel la ligne d’un encéphalogramme plat. Ça, c’est la vie des gens de là-bas ! Enfin, des petites gens ordinaires...

     

    Car pour l’élite de ce monde-là, il n’en va pas de même. La distraction suprême est de franchir l’interdit, briser le tabou ultime : Avoir chez soi, sous son corps et sur sa peau, une femme de chair et de sang, de sueur et de larmes, jouet captif et secret, voué aux caprices des puissants.[écriture blanche à surligner : spoiler]

    La main posée sur une poitrine aux abois : un souffle par procuration.
    La capsule verte croquée pour tout oublier : un salut par nécessité.
    Le sel des larmes bues au bord des yeux : une saveur inconnue sur la langue.
    Le ventre arrondi par le viol et la contrainte : une condamnation à mort sur le champ.   

     

    Parce que dans ce monde-là, univers parallèle en marge de notre bonne vieille terre, on ne pleure ni ne rit, ne respire ni ne soupire, n’enfante ni ne jouit. Les sensations corporelles sont une aberration, écœurantes à vomir. Seuls quelques hybrides mâles, nés du viol des terriennes, [idem : spoiler] sont autorisés à avoir accès à cette sensorialité. Leur fonction est toute trouvée dans cette société : ils sont formés au rabattage et à la capture des femmes de notre terre, objets de plaisir des dirigeants de ce monde.

    Et au milieu de tout cela : sœur Anne, qui se débat et s’accroche aux traces laissées par Gabrielle, son aînée perdue dans ce monde de fous. Elle sera aidée dans cette quête par un vieil écrivain en désespérance, une réceptionniste, sympathisante terrienne et... je vous laisse découvrir la suite.

    J’ai ressentie cette angoisse, cette crainte distillées par l’auteur et j’avoue avoir eu le cœur serré d’émotions à la fin : certains donneraient toute leur vie pour cette sonnerie qui résonne au petit matin. Combien attendent en vain ? [écriture blanche à surligner : spoiler]

    Si c’est l’action effrénée qui vous pousse, vous motive dans le choix de vos lectures, Terrienne ne sera pas une évidence pour vous, ni un premier choix. Et pourtant, je ne peux que vous encourager à le lire. Tout au long de ce livre, court une tension qui ne nous fait le lâcher qu’à la lecture du dernier mot … Pour mieux repartir de nouveau !

    ¤ ¤ ¤

     

    Interview de Jean-Claude Mourlevat - Librairie Mollat - :

     

    ¤ ¤ ¤

    4ième de couv

    Cela fait des mois qu’Anne est sans nouvelles de sa sœur, Gabrielle. Elle a disparu le soir de son mariage et, depuis, pas le moindre signe de vie. Jusqu’au jour où Anne reçoit un énigmatique message de Gabrielle, l’appelant à son secours. Elle est en danger mais où?

    Accompagnée d’un vieil écrivain en mal de création, rencontré sur la route, Anne passe alors brusquement «de l’autre côté». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un univers blanc, aseptisé, glacial : Estrellas.

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  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Avril 2016 à 21:31

    Tu me confortes dans l'idée de le lire. J'en ai beaucoup entendu parlé, et suis très tentée!

      • Mardi 5 Avril 2016 à 22:14

        Je croise les doigts, car celui-ci, peut être aura-t-il une place dans ta liste noire... sarcastic

      • Mardi 5 Avril 2016 à 22:28

        Ma liste-noire aime beaucoup (trop!) de livres, alors pourquoi pas!

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    2
    Mardi 5 Avril 2016 à 22:37

    Oui ! Mais ta liste noire est nécessaire ! Tu fais oeuvre de salut public ! Voilà, c'est dit ! ;-)

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