• Entretien Patrick Boucheron - Lire juillet-août 2017 -

    L'histoire, c'est le contraire d'un apprentissage de l'obéissance, de la fatalité, c'est une discipline qui s'adresse à des intelligences collectives. On n'enseigne pas pour instituer la nation, pas plus qu'on enseigne pour précipiter la Révolution, mais pour émanciper des individus. Pour leur montrer qu'à tout moment on est capable d'autre chose.

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  • La servante écarlate - Margaret Atwood - Comme le savent tous les historiens, l'histoire est une immensité obscure, qui résonne d'échos. Des voix peuvent parvenir à nos oreilles mais ce qu'elles nous disent est prégnant de l'obscurité de la matrice d'où elles proviennent et, quels que soient nos efforts, nous ne pouvons pas toujours les déchiffrer avec précision à la lumière plus nette du jour d'aujourd'hui.

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  •  Retour sur cette lecture hors norme : le Manifeste incertain de Frédéric Pajak. Dans ce tome 2, l'auteur poursuit sa déambulation dans les rues de Paris, Venise ou Berlin. Walter Benjamin est toujours le fil conducteur de ce récit, qui entremêle souvenirs de l'auteur, considérations sur le présent, le passé et ce qui fait l'histoire... On a cette impression de suivre le déroulement de sa pensée, de ses réflexions, comme s'il nous racontait tout cela, accoudé au comptoir d'un troquet parisien. Paris ! Cette merveille que les édiles abîment, dénaturent, violentent... jusqu'à en faire une ville perdue, sans substance et sans âme.

    Paris n'est plus ce qu'il était, du temps où Benjamin apprenait à s'égarer dans les rues comme dans une forêt. Ils ne sont plus en son cœur, ces Titis parisiens qui nous faisaient sourire ou râler, ces maîtres des rues, qui occupaient la place et se foutaient de nous, les « provinciaux » qui montaient à la Capitale, des petits cailloux d'espoir plein les poches, du temps où elle faisait encore rêver...

    Maintenant, à ceux qui ont de quoi l'acheter, Paris se vend de bonne grâce, mais sans un merci, sans faire risette. Et pour ceux que la vie abîme, mal logés, mal nourris, et qui savent trop bien qu'il ne donne rien pour rien, Paris est simplement, bassement, cruellement désespérant. Sans pour autant devoir en mourir, ils traînent leur détresse dans les rues, se heurtent à la nervosité des gens qui vont au travail, ou qui le quittent.

     Manifeste incertain 2 - Frédéric Pajak -Frédéric Pajak illustre cette pensée avec toute une galerie de têtes de chiens, tous au regard désespéré, implorant... Quand j'ai lu ce passage, il résonnait particulièrement avec l'actualité (qui n'en est déjà plus une, la dernière née chassant l'autre), un sourire naissant au coin des lèvres...

    Berlin n'a pas plus de chance au grand jeu de construction des architectes contemporains. Seule Venise reste Venise...

    Walter Benjamin s'éreinte toujours dans une errance éperdue, luttant contre le temps, le nazisme qui étreint et contamine de plus en plus de ses contemporains. Entre langueur et excès, il aimerait se débattre, mais ne sait comment.

    Manifeste incertain 2 - Frédéric Pajak -Parler de Benjamin, c'est mettre en lumière cette autre histoire, celle que nous n'apprenons pas, que nous n'avons jamais apprise. Celle des petites gens, des circonstances, des hommes accidentels qui ont porté aux marches de la gloire, les soi-disant grands hommes ! Les vrais héros de l'histoire, ce sont eux ! Avalés par l'oubli...

    Peut-on vraiment ressusciter cette histoire effacée ? Tout cela n'est-il qu'affaire d'éternelle ré-écriture et air du temps ?

    Quant à lui, Benjamin ne cède pas à la pression de l'actualité, et il s'en tient strictement à sa position de sentinelle d'une Histoire non révélée, une Histoire dont le présent est redevable du passé des vaincus. 

    Ce tome 2 se clôt sur une demande de nationalité française, restée sans réponse.

    Benjamin a aimé Paris, qui l'a si peu aimé en retour. Et pourtant son nom restera attaché à la ville, dans ce qu'elle a de plus inavoué : son instinct d'utopie.

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  • J'espère que les auteurs d'aujourd'hui et des décennies à venir diront quelque chose de leur époque. Je pense que ce sera intéressant pour ceux qui pourront lire les manuscrits dans cent ans parce qu'ils pourront méditer en remontant le temps. Car, dans cent ans, qui sait comment la civilisation sera ?

    Traduction :

    .

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  • Le Petit Prince - Antoine de Saint Exupery -C'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué, d'abandonner tous les rêves parce que l'un d'entre eux ne s'est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu'on a échoué... C'est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu'une d'elle vous a trahi, de ne croire plus en l'amour juste parce qu'un d'entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d'être heureux juste parce que quelque chose n'est pas allé dans la bonne direction.
    Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ...

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