• Ma vie balagan - Marceline Loridan-Ivans -

     Je voudrais monter au sommet d'un des miradors et crier : "Je suis le numéro fünf und siebzig tausend sieben hundert fünfzig* et je suis vivante ! vivante ! " Un cri lancé aux bourreaux et aux fantômes de Birkenau. Le cri de la mémoire jeté à la face du monde. Mais il n'y a qu'un chien pour l'entendre. 

    *75750

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  • Le sillon 2 - Valérie Manteau -

    Toutes deux d'habituelles marcheuses de nuits solitaires et glacées, on est dans notre élément, on se raconte des histoires d'anciennes danseuses. Asli fait en riant un entrechat un peu raide, inattendu, quand tout à coup au coin de la rue débouchent trois militaires lourdement armés, cagoulés. Probablement une ronde de nuit, conséquence de l'état d'urgence. Asli se fige. Ils viennent pour moi - et tout de suite elle se reprend, s'autocensure - tu sais, quand ils ont débarqué chez moi ils étaient des dizaines, avec les masques, ils ont braqué leur arme comme ça. Elle fait le geste de pointer vers moi et se ravise, elle pointe sur elle, en plein milieu de la poitrine, le menton levé. 

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  • Un album destiné à la jeunesse, c'est-à-dire à tous, si l'on considère que dans quelques années, nous vivrons jusqu'à 100, 200 ans ! Quoique. Cela n'aura peut-être rien à voir avec la jeunesse éternelle. Devrons-nous travailler jusqu'à notre premier siècle pour pouvoir jouir d'une retraite bien méritée le siècle suivant ? Devrons-nous limiter notre descendance sur cette terre qui est déjà à bout de tout : d'espace, d'air, de ressources, d'eau... ? La sixième extinction de masse est déjà en marche. 

    Ce livre nous ouvre de belle façon à la compréhension de tout ce qui entoure cette idée, ce concept d'éternité. Avec des mots simples, on touche à l'essentiel : Qu'est-ce que le temps ? A-t-il un début, une fin ? La durée d'une vie se comprend différemment suivant que nous observons celles des végétaux parfois millénaires, ou des animaux - humains ou non humains. D'ailleurs, en quoi sommes-nous, nous les humains, différents de ces proches parents, auxquels nous réservons, souvent, un triste sort ? 

    La grande différence tient à à nos capacités intellectuelles : l'homme est un animal capable de réfléchir à des choses complexes, de résoudre certains problèmes avant qu'ils n'arrivent, de se projeter dans l'avenir. Avec cette conséquence : il sait que le temps passe et qu'il mourra un jour. Cette échéance n'étant guère réjouissante, il s'interroge : pourquoi vieillit-il ? Y a-t-il une vie après la mort ? Existe-t-il des moyens de prolonger la vie ? Pourrait-on devenir immortel ? 

     Et l'éternité ? A-t-elle forcément à voir avec l'immortalité ? 

    L'éternité est donc une durée qui n'a ni début ni fin. 

    Est immortel un être qui ne meurt pas : sa vie n'aura jamais de fin. Mais cela ne signifie pas qu'elle n'a pas eu un début ! 

    Serons-nous tous éternels demain ? Est-ce souhaitable ? Le transhumanisme nous permettra-t-il d'échapper à la dégénérescence et de profiter de tout ce temps, qui n'en finira pas de s'étirer ou de se dissoudre devant nous ?  

    Philippe Nessmann et Léonard Dupond réussissent à vulgariser des problématiques qui occupent actuellement bon nombre de scientifiques et d'investisseurs, les premiers dans un souci grisant de découverte exceptionnelle, les seconds, dans un but plus pragmatique de profit et de survivance. Merci aux éditions de la Martinière et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage, qui donne autant à apprendre, qu'à s'interroger... 

    ¤ ¤ ¤
    4ième de couv : 

    Depuis l'Antiquité, l'homme tente par tous les moyens de ne pas mourir, et ce rêve d'éternité pose mille questions, entre sciences, histoire et philosophie.
    Qu'est-ce que le temps ? Peut-on faire revivre des espèces disparues ? Y a-t-il quelque chose après la mort ? Comment les animaux donnent-ils des pistes aux chercheurs pour améliorer l'espérance de vie humaine ? Est-ce raisonnable de vivre au-delà de 100 ans ?
    De la momie égyptienne à l'homme bionique, un fabuleux ouvrage aux illustrations uniques pour s'approcher un peu plus de l'immortalité !

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  • Le sillon 1 - Valérie Manteau - Comme ils étaient peu, combien l'absence de l'un doit dépeupler leur monde, et les faire se sentir orphelins. Asli écrivit, devant l'immense vague de solidarité que la mort de Hrant déclencha en Turquie : "Étions-nous vraiment si nombreux ? Alors pourquoi nous sentions-nous si seuls depuis tant d'années ? Pourquoi avions-nous passé autant de temps dans cette solitude qui nous avait été imposée ? J'aurais tellement voulu que ce qui nous rassemble ne soit pas un assassinat. J'aurais tant voulu qu'en nous retournant vers la vie, nos vies respectives, on ne trouve pas autant de défaites, autant de déceptions, de désillusions."  

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  • Asli Erdogan est devenue un symbole. Son procès est avant tout le procès d'une littérature engagée, d'un journalisme de combat tel que Camus pouvait le pratiquer, et qu'Asli n'a pas cessé d'incarner sur la scène littéraire turque. Une femme - qui est aussi une grande voix insoumise de la littérature turque - risque la prison à vie dans un état qui tient l'Europe par les couilles, pour reprendre une expression qu'on entend au café, et qui a le mérite de résumer clairement la situation. Aucun chef d'Etat européen, aucun ministre ne tentera la moindre démarche pour essayer de sortir Asli de sa cellule. Le Conseil Permanent des Écrivains a écrit une demande officielle en ce sens à Hollande et Azoulay. A ma connaissance, on attend toujours la réponse (...). Pas de quoi inquiéter le tyran Erdogan, qui sait parfaitement jouer du manque de courage de nos ministres et élus.

    Journal d'un combat : mardi 27 décembre 2017, Tieri Briet - Le matricule des anges n°179 -

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