• Les heures indociles - Éric Marchal -Je ne sais pas si Eric Marchal est le Ken Follet français, mais une chose est sûre, c'est que j'ai passé un excellent moment avec Les heures indociles

    Londres, 1908, le monde est à un tournant : la révolte sociale gronde, les femmes se mobilisent et réclament non seulement le droit de vote, mais aussi indépendance et autonomie... A travers des personnages hauts en couleur et attachants, l'auteur nous fait revivre ces luttes, qui agitent l'aristocratie et la middle class. Les londoniens des bas-fonds sont trop occupés à survivre pour prendre part à ce combat, qui n'est pour l'instant pas le leur ; mais, ils sont loin d'être absents de ce récit qui nous fait vivre des heures noires, des heures "indociles", des heures de lecture passionnantes...

    Olympe Lovell, en féministe convaincue, veut frapper fort et marquer les esprits pour faire évoluer les mentalités. Thomas Belamy, praticien de médecine chinoise au sein d'un grand hôpital lédonien, voudrait, au contraire, faire changer les choses en douceur. Et Horace, lui, ne pense qu'au prochain canular qui pourra égayer sa vie. C'est à se demander comment ces trois-là vont se trouver à œuvrer de concert pour les mêmes causes...

    De l'humour, de l'action, des références historiques et quelques clins d'œil au fil des pages, feront que vous aurez beaucoup de mal à le lâcher ! 

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    4ième de couv

    1908. La reine Victoria n'est plus et son fils Edward VI se rapproche de ses voisins européens. Le vieux monde britannique se fissure sous l'impulsion de groupes d'avant-garde, comme les suffragettes qui mènent une lutte acharnée pour le droit de vote des femmes. L'heure n'est pas à la révolution, mais à une révolte sociétale de moins en moins feutrée dont les hauts faits se déroulent dans le Londres de Virginia Woolf et de Conan Doyle, celui des parcs et de la bourgeoisie de l'ouest et que des taudis de l'East End ouvrier. Dans Les heures indociles, Éric Marchal relate le parcours de trois personnages hors du commun : Olympe Lovell, la suffragette, une guerrière au service de Mrs Pankhurst, prête à tous les sacrifices pour la cause. Thomas Belamy, l'annamite, médecin au Saint Bartholomew Hospital, le plus vieil établissement de Londres. Il travaille dans le service flambant neuf des urgences et dirige un département de médecine non conventionnelle dont le but est d'unifier les pratiques occidentales et chinoises. Enfin, Horace de Vere Cole, le plus excentrique des aristocrates britanniques, poète et mystificateur, à la recherche de son chef d'oeuvre / le plus grand canular de tous les temps. Chacun d'eux est un rebelle. À deux, ils sont dangereux. À trois, ils sont incontrôlables et deviendront la cible du pouvoir et d'un mystérieux personnage se faisant appeler l'apôtre.

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  • Funambule majuscule - Guy Bolet -

    J'ai risqué mes os, ma vie. Je n'ai pas vécu comme le commun des mortels, au ras des pâquerettes, mais à la verticale des blés, comme dans un poème de Péguy. 

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  • Vigneronne - Laure Gasparotto -Il faut être fou pour être vigneron. C'est un lien de toute une vie qui se tisse entre l'homme et la plante. Ils ont la même longévité. Le rythme de l'une devient celui de l'autre qui la façonne, par sa taille, année après année. 

    Et que dire de Laure, qui plaque tout, ou presque, pour aller cultiver des vignes, achetées par des amis, et produire ce vin, dont elle est une amoureuse fidèle et exigeante, dans ses livres comme dans sa vie ? 

    Laure Gasparotto va arracher, planter, tailler, mettre les mains dans les lies et les bourbes ; elle va arpenter ses vignes, les dorloter, les jalouser et tomber de haut face à l'adversité de la nature, qui ne plie pas devant sa volonté. 

    C'est un livre qui se lit avec passion et respect pour cette journaliste spécialisée dans le vin, qui en connaît les grands et plus modestes crûs, qui a ses entrées dans ce monde côté "vente et dégustation" du produit fini et qui, telle Alice, voudrait passer de l'autre côté du miroir... La réalité n'est pas plus ni moins belle. Elle est autre. Maîtriser l'alchimie de la fabrication de ce breuvage est tout un art, qui ne s'apprend pas dans les livres. Du choix des cépages, de la plantation à la taille, et jusqu'à l'émergence des premiers précieux grains, il y a déjà un monde. Les vendanges en sont un autre, comme une promesse, un devenir... Le vigneron surveille ses cuves, comme le lait sur le feu. Est-ce que la magie va opérer ? Encore un autre monde qui peut s'effondrer d'un battement d'aile...

    Elle ne nous cache rien, Laure, de ses joies, de ses turpitudes, de ses maladresses, de son désespoir et de ses moments de grâce. 

    Elle a lâché l'affaire, pour ne pas se perdre, corps et biens, la tête haute et le cœur remplit de gratitude et de sérénité : Quand j'ai vendu le domaine, beaucoup ont pensé que je me trouvais en échec, alors qu'il s'agissait pour moi d'une victoire : j'avais su traverser mon rêve et en revenir, sans m'y perdre. Trop de vignerons se consument dans cette aventure qui d'ailleurs n'est pas toujours la leur, mais celle de leurs ancêtres. 

    J'ai lu Vigneronne, avec les mêmes émotions et la même admiration qu'en écoutant une de mes amies me raconter son Compostelle : Toutes les deux en sont revenues à bout, éreintées. Mais transformées, grandies à jamais. 

    Le grand vigneron est un chaman qui dialogue avec elle, la comprend, et trouve l'équilibre entre l'appel de sa vigne et sa propre folie.

     

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    4ième de couv

    « Je reviens d’un rêve, comme on tombe de son lit, le visage marqué par le pli des événements…. »
    Ce rêve de toujours, pour Laure Gasparotto, c’est la vigne. Ne plus seulement goûter et analyser les crus, légendaires, oubliés, novateurs, ni même les raconter dans ses livres mais tenter l’aventure, à son tour, les mains dans la terre : devenir vigneronne.
    Mère de deux enfants et récemment séparée de leur père, la narratrice décide de tout changer. Epaulée par quelques amis, elle quitte Paris et achète un terrain dans les terrasses du Larzac. Ainsi naît son domaine, Les Gentillières. Au cœur de ces vallées pierreuses et secrètes, où la terre et le ciel luttent et échangent, l’enthousiasme l’emporte. La nature se donne, les jeunes enfants courent et arrachent le raisin rougissant, c’est déjà l’excitation des premières vendanges… Le monde de la vigne, pétri de légendes et de savoir-faire ancestral, est aussi un commerce, où il faut « faire son vin », le nommer, dessiner l’étiquette, le laisser prendre, le faire découvrir. Une aventure totale, entre chais, tracteurs, sécateurs et grêles….
    Car le métier est rude, obsédant et dangereux. La vigneronne est seule dans ses champs, isolée face aux raideurs de l’administration et dans un univers masculin. La vigne réclame, la vigne vampirise. Ce n’est pas un métier mais une vie...

    Dans ce récit de métamorphoses, Laure Gasparotto se raconte au fil des jours. Elle a changé de vie, et chaque instant fut le laboratoire de recherche et développement personnel, coûteux, passionné. Et si finalement, ce n’est pas notre vie, mais nous-mêmes que nous devions réinventer ?

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  • Vigneronne - Laure Gasparotto -

     

    Se sentir vigneronne après avoir fait du vin et produit des bouteilles, c'est comme se sentir écrivain après avoir écrit et fait éditer ses livres. Il y a un décalage entre l'action et l'absorption de cette identité. En même temps, on n'est jamais ce que l'on fait, on est toujours autre chose, quelque chose qui nous échappe, ce vers quoi on ne cesse d'aller. 

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  • Qu'il est difficile ce livre ! Difficile, car on aimerait lui échapper, pouvoir le garder à distance, mais rien n'y fait. L'estomac aux bords des lèvres, on essaie d'en sortir tant bien que mal, en vain. C'est une réalité qu'on n'a pas encore fait sienne, cette guerre en Yougoslavie. Trop proche de nous, dans le temps et l'espace, c'est un peu comme si on avait mis ce conflit dans un coffre, fermé à double tour, dans les méandres de notre mémoire. Comme pour oublier qu'on regardait tout cela, le cul bien au chaud dans nos canapés. 

    C'était compter sans Marco Magini qui nous plonge dans cette réalité à travers trois personnages : un magistrat de la cour pénale internationale devant juger un Serbe, soldat impliqué dans le massacre de Srebrenica, sachant que la communauté internationale a sciemment fermé les yeux. Et un casque bleu, qui se devait de rester neutre. Mais à quel prix ? 

    Le magistrat a devant les yeux un coupable ouvertement désigné. A quel moment comprend-il qu'il va participer à une mascarade ? Comment prononcer une sentence juste et justifiée, quand un seul soldat se trouve assis sur le banc, celui-là même qui eut le courage de parler, de s'assumer comme acteur de ces meurtres ?  

    J'ai et nous avons condamné un homme à la prison pour une faute qui n'est pas la sienne, pour avoir décidé d'agir comme nous aurions agi si nous avions été à sa place. Qui d'entre nous aurait risqué sa vie pour discuter les ordres reçus de l'autorité, si insensés soient-ils ?

    Des scènes vraiment difficiles, dont on ne peut s'échapper, à moins de fermer le livre et ne pas le rouvrir. Les camions se succèdent (hommes entassés / femmes et enfants entassés), les balles font un boucan d'enfer, et quand on croit que c'est fini, un autre, et encore un autre...

    Marco Magini écrit sans concession. Un livre dur, mais nécessaire. 

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    4ième de couv : 

    "A Srebrenica, la seule façon de rester innocent était de mourir". Drazen a vingt ans lorsque la guerre éclate en Yougoslavie. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il s'engage dans l'armée serbe. Piégé dans un engrenage qui le dépasse, il finira par prendre part au massacre de Srebrenica. Un an après les faits, alors qu'il est le seul soldat à plaider coupable, Drazen est jugé au Tribunal pénal international de La Haye. Comme en témoigne Dirk, un casque bleu néerlandais, l'ONU s'est pourtant refusée à intervenir lors de ce génocide qui aura coûté la vie à 8 000 civils. Quelle sentence Romeo González, magistrat en charge de l'affaire, peut-il prononcer ? Quelle part de responsabilité un seul homme peut-il assumer dans ce qui est encore aujourd'hui considéré comme le pire massacre perpétré en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

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