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Les temps barbares 1 - Bruno Dumézil et Hugues Micol -
Les traces de ces siècles obscurs sont d'autant moins visibles qu'elles n'ont pas été recherchées. Jusqu'aux années 1950, lorsque les archéologues dégageaient un site, les constructions en bois étaient généralement négligées : seuls les marbres, la pierre et éventuellement la brique semblaient dignes d'attention. Autant dire que l'époque romaine était largement favorisée. Par ailleurs, lorsqu'une construction imposante était découverte, on l'attribuait soit à l'Antiquité, soit à l'Empire carolingien : un beau monument ne pouvait appartenir qu'à une période "civilisée". Ajoutons que les historiens de l'art pensaient que l'état premier d'une construction était toujours le plus intéressant. Par conséquent, jusqu'aux années 1970, les fouilleurs avaient l'habitude de débarrasser les bâtiments antiques de leurs traces d'utilisation médiévale, comme si de nobles édifices avaient été victimes de squatters embarrassants.
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