• La Licorne : Intégrale - Mathieu Gabella et Anthony Jean -

    « Mon seul désir », la seule des six tapisseries de la Dame à la Licorne qui porte une inscription. Et la plus mystérieuse. Les cinq autres seraient l’illustration des cinq sens.

    Interprétations communément admises : elle serait la représentation d’un sixième sens, celui de l’âme et des mystères de l’esprit ou plus simplement l’allégorie de l’amour courtois - « Ma maistresse, mon seul désir » vers célèbre de Charles d’Orléans - .

    Se pourrait-il qu’elle soit les deux à la fois ?

     

    Partir de ces tapisseries, aussi belles que fascinantes, comme fil rouge (je sais, elle était facile, celle-là !) d’une intrigue fantastique (au sens propre comme au sens figuré) complexe et originale, c’est là l’idée géniale de Mathieu Gabella. Mais cela ne s’arrête pas là !

    Vous allez y découvrir un seizième siècle fascinant :
    - les médecins, chirurgiens et barbiers qui se vouent une haine féroce, les uns engoncer dans un savoir académique, tout droit hérité de l'Antiquité, les autres, « apprentis sorciers », passionnés et animés d'une sorte d'euphorie née de la transgression des lois de la nature.
    - le monde tel que le voit les scientifiques, astronomes et alchimistes, et ce sentiment de toute puissance de l’esprit humain, que va tenter de récupérer et étouffer à son avantage, l’Église, prête à tout pour asservir la multitude et posséder un pouvoir absolu sur l'espèce humaine.

     

    Je ne veux pas trop en dévoiler, car j’aurai trop peur de vous gâcher la découverte de cette BD et j’aurai presque envie de vous dire que très vite, vous serez tellement happé par le coup de crayon d’Anthony Jean, que même l’histoire ne prendra pas le dessus… Alors, pas trop de développements sur le scénario, mais l’expression d’une grande claque : celle que je me suis prise à la découverte des dessins, des détails à foison et de la colorisation soignée qui évolue au gré du récit. Et ce déluge ! Une sacrée clef dans l’histoire et une satanée idée de génie de la part de Gabella !

    Seul bémol : je pense qu'il aurait fallu quelques planches de plus pour permettre aux auteurs de poser le dénouement, sans déballer trop vite la fin.

     

    Je m'aperçois que je ne vous ai même pas parler de la Licorne. Peur de trop en dire. Ou pas assez. Alors, laissons-là ! Car c’est ce qui fait aussi partie de ce sentiment général de tenir en mains « un petit bijou » : cette re-visitation de grands mythes, que nous prenons, pauvres fous qui gobons tout ce qu’on veut bien nous faire croire, comme ritournelles de troubadours ou paraboles de livres saints, alors qu’au bout du compte, il y a derrière tout cela, une autre réalité !

     

    N'a t-il pas fallu tuer le Moyen Âge pour faire vivre la Re-Naissance, ce grand renouveau du monde occidental, surgi des décombres de cet âge qu'on voudrait nous faire croire arriéré et miséreux, sorte de néant insipide ?
    Gabella et Jean nous en donnent la clef. La leur…

    Et pourquoi pas ?!

    ¤ ¤ ¤ ¤

     

     Bande Annonce, La Licorne :

     

    ¤ ¤ ¤

    4ième de couv :

    En 1565, après la mort d'anatomistes réputés dans d'étranges circonstance, Ambroise Paré, chirurgien du roi considéré par les médecins de la Faculté comme un rustre parvenu, constate le décès de l'un d'eux. Son enquête lui fait découvrir des recherches que le pouvoir et l'Eglise tentent d'étouffer.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 8 Mai 2016 à 20:46

    En voyant cette tapisserie, je pense immédiatement au roman de Tracy Chevalier "La dame à la licorne" que j'avais adoré.

      • Lundi 9 Mai 2016 à 21:29

        Je le note ! J'aimerai aller voir ces tapisseries. Pour de vrai !

    2
    Lundi 9 Mai 2016 à 21:33

    J'adorerais moi aussi! C'est un univers qui me fascine, comme un objet d'art était en fait un objet utilitaire. Et tout le processus d'élaboration, la symbolique...

      • Lundi 9 Mai 2016 à 21:50

        Oui. Et elles ont été "rénovées" il y a un peu plus d'un an. Il parait que c'est superbe ! La seule chose, il faut monter à la Capitale...

        A cette époque, on prenait le temps de faire de belles choses, et elles trouvaient leur place dans un quotidien. Ce qui nous parait assez fou, aujourd'hui. Tellement on consomme, se lasse et jette si rapidement. ;-(

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