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L'exil vaut le voyage - Dany Laferrière -
Je suis arrivé à Port-au-Prince au début de l'automne 1963 avec, serrée dans mon poing gauche, une enfance lumineuse passée dans les jupes de ma grand-mère. Mes yeux remplis de songes mauves. Le bruit soyeux des libellules plein la tête. Et l'odeur de la terre mouillée, après une forte pluie tropicale, dans mes narines. Si l'enfance est un long sommeil, l'adolescence est un réveil brutal. On a brusquement conscience des autres. On passe du paysage de la nature au paysage humain.
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