• Fils du feu - Guy Boley -

    Les petits riens aux petits riens s'additionnent, faisant mourir les mondes, périr les civilisations : on tourne en rond avec l'automobile comme tournent les moines sur le pavé des cloîtres, on pilonne les livres en massacrant les mots derrière le noir et blanc d'un écran de télé qui a cependant l'élégance de se nommer encore Radiotélévision, histoire de faire croire que la parole et reine, lorsqu'elle est déjà condamnée, mise en joue par ces réclames naïves, aux tons pastel, qui deviendront de la pub et régiront le monde. La complainte du progrès, on connaît la chanson ; on n'en écrira pas tous les couplets. Le confort de la laideur a pris la place de l'inconfort du beau. On sacre l'inutile, on glorifie le gadget, qu'importe que Dieu soit mort ou juste à l'agonie : on a des pinces à sucre, des bigoudis chauffants.

    Partager via Gmail Pin It

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :