Mon père est mort dans mes bras, vingt minutes après le début de la nuit de l’Avent, debout, comme un chêne foudroyé qui, frappé par le destin, l’aurait accepté, mais tout en refusant de tomber. Je l’ai pris dans mes bras, déraciné de la terre qu’il avait soudainement quittée, porté comme Enée porta son père en quittant Troie. Ensuite, je l’ai assis le long d’un mur, puis, quand il fut clair qu’il ne reviendrait pas, je l’ai allongé de toute sa longueur sur le sol, comme pour l’aliter dans le néant qu’il semble avoir rejoint sans s’en apercevoir.
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Cosmos – Michel Onfray –
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