• Plus on connaît notre histoire, mieux on comprend notre époque. C'est ce qu'affirment régulièrement professeurs et chercheurs. Cet album en est la preuve éclatante ! Enfin, c'est la pensée qui m'est venue souvent au fil de ma lecture. Non seulement, on apprend beaucoup sur cette période - de la chute de Rome à Pépin le Bref, mais Bruno Dumézil, historien, ne nous fait pas mystères des points restés dans l'ombre et des différentes interprétations souvent élaborées pour servir un discours politique dans le but de flatter les gouvernants et créer une identité nationale, pour mieux rassembler ou désigner un ennemi "juré"... 
     
    Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de supposés ennemis héréditaires. Et quand les Français ne pouvaient plus voir les Allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens Germains. C'est ainsi que le XIXe siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !
     
    Beaucoup d'humour dans le texte et dans les dessins de Hugues Micol qui n'enlèvent rien au sérieux de cet ouvrage, mais apportent ce petit côté jouissif qui aide à retenir et appréhender les choses. La Une de Kloser, les dossiers de l'écran... donnent tout de suite le ton à cet album !
     
    Dans une première partie, la bande dessinée nous ouvre à cette période, déroulant la chronologie des événements et des acteurs marquants, qui ont laissé une trace plus ou moins importante, dans nos mémoires ou nos livres d'histoire. Les rois (pas si) fainéants, Dagobert, Clovis... et j'en passe et non des moindres.
     
    L'histoire se fait avec des dates, mais aussi avec des individus : puissants ou misérables, hommes ou femmes, clercs ou laïcs... N'oublions pas les animaux, dont l'existence silencieuse influe souvent sur le fonctionnement d'une société.
     
    Ensuite dans une seconde partie Bruno Dumézil démêle le mythe des connaissances réelles ou supposées de ces temps souvent délaissés et si mal jugés, et nous fait partager son savoir, de façon claire et simple.
     
    l'histoire se fait aussi avec des historiens, qu'ils soient anciens ou contemporains : leurs idées, leurs projets, leurs erreurs d'interprétation, leurs mensonges, parfois, orientent la vision que nous avons d'une époque.
     
    Merci à Babelio et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée pour l'envoi de ce livre, qui donne envie de découvrir les prochains tomes.

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  • Une colonne de feu - Ken Follett -

    L'archevêque prit alors la tête du cortège qui se dirigea vers la cathédrale pour la messe nuptiale, suivi des jeunes époux, presque des enfants encore, pris au piège d'une union qui ne pouvait convenir à aucune d'eux. Alison marchait derrière eux, soutenant toujours la traîne. Au moment où ils quittèrent la lumière du soleil pour s'enfoncer dans les ténèbres glaciales de l'immense église, elle songea que les enfants de la royauté jouissaient de tout ce que la vie a de meilleur, hormis la liberté. 

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  • Nan-Goldin-8-300x198© Nan Goldin

    Dans les journées qui ne marchent plus, j’entre dans les musées, ils deviennent mes forêts des villes. J’y entends d’autres voix, Louise, Camille, Berlinde, Nan. Elles n’assènent jamais, ni n’exigent rien, elles sont des petites chansons chuchotées, on peut les comprendre sans les avoir apprises, elles ordonnent un peu le chaos sous les paupières, promettant des on fait comme on peut, faire c’est déjà bien.

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  • Les temps barbares 2 - Bruno Dumézil et Hugues Micol -Nos copistes ont affiché le plus grand mépris pour les textes composés à l'époque "barbare". Il en résulte un phénomène contre-intuitif : les manuscrits médiévaux contiennent plus d’œuvres du Ier siècle que du VIIe ! Et le peu qui a été conservé n'est pas forcément engageant. Pour les Ve, VIe et VIIe siècles, le genre littéraire le plus représenté est celui de la vie des saints. Pour illustrer le miracle des évêques ou des abbés, les auteurs rapportent des guérisons miraculeuses, des résurrections de morts, voire des récits de visites dans l'au-delà. Le surnaturel abonde avec force dragons, monstres et démons. Au XIXe siècle, les historiens qui se sont penchés sur ces textes en ont déduit que les hommes des temps barbares étaient des esprits crédules ou superstitieux, et que toute la période était baignée par l'obscurantisme. Mais ces sources sont-elles représentatives ? La plupart des journaux actuels proposent bien une rubrique de prédictions astrologiques à leurs lecteurs... Que penserait-on sil'on ne conservait de notre époque que ce type de littérature ?

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