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Mon cher Fred, maintenant que tu as épluché de la documentation sur la Renaissance, que tu as sillonné l'Italie pour apprendre l'âme de Ciudalia, que tu t'es usé à dresser des cartes d'après des on-dit et des textes contradictoires, que tu as trempé dans les affaires sordides de la République, mesures-tu la traverse dans laquelle tu t'es fourvoyé ? Si cette BD ne marche pas, Benvenuto nus demandera des comptes. Si elle est un succès, ce sera encore pire : il ne nous lâchera plus.
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D'après la légende, Honoré de Balzac fit appel au Dr Horace Bianchon peu avant de rendre l'âme. Le bon docteur n'avait aucune existence à l'état civil : c'était l'un des personnages récurrents de La Comédie Humaine. Mais aux yeux du romancier mourant, il avait fini par gagner plus d'épaisseur que tous les médecins impuissants à le sauver. A l'instar du Dr Bianchon, il arrive que certains personnages de fiction acquièrent une densité singulière, sinon une forme d'autonomie. Ils ne se satisfont pas d'être la créature de leur auteur, ils intriguent pour devenir son complice, son collaborateur, voire - plus troublant encore - son commanditaire. Il est à craindre que don Benvenuto Gesufal ne soit de cette engeance...
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J'ai écrit ce livre où le personnage ouvre un restaurant justement pour ne pas en ouvrir un. J'avais senti le danger, car c'est beaucoup plus gratifiant de cuisiner que d'écrire. Il m'est arrivé d'être au bord des larmes avec des gens à qui j'avais fait à manger. Jamais quelqu'un ne m'a dit : "J'ai trop faim, donne moi un de tes livres" !
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Les mots sont à tout le monde, jusqu'à ce que vous prouviez que vous êtes capable de vous les approprier. Voilà ce qui définit un écrivain. Et vous verrez, Marcus, certains voudront vous faire croire que le livre est un rapport aux mots, mais c'est faux: il s'agit en fait d'un rapport aux gens.
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