• Les Misérables 2 - Victor Hugo -Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter. 

    Je suis tombé par terre, C’est la faute à Voltaire,
    Le nez dans le ruisseau, C’est la faute à… 

    Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.

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  • Les Misérables 1 - Victor Hugo -Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. (...) Les insurgés, haletants d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette. 


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  • Et puis Paulette 2 - Barbara Constantine -

    Après ça, ils sont allez voir Marceline dans sa chambre. Ils ont ouvert la housse du violoncelle, ont frotté l'archet sur les cordes, mais n'ont réussi à produire que des grincements. Ils lui ont demandé d'en jouer, se sont assis sur le lit pour l'écouter. Dès les premières notes, ils sont restés bouche bée. C'était doux aux oreilles, ça faisait vibrer la peau du ventre, ça chatouillait jusqu'aux orteils.

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  • Et puis Paulette 1 - Barbara Constantine - Alors, tu vois, ma petite Marceline, je suis sur le départ.
    Oui, Gaby, je vois.
    Je ne croyais pas que ça arriverait si tôt, il y a des choses qui me manquent déjà.
    Lesquelles ? Dis-moi.
    J'aurais aimé vivre une dernière fois le printemps, les bourgeons dans les arbres, l'aubépine, le parfum du lilas, le son des abeilles qui butinent...
    T'entendre jouer du violoncelle, aussi.

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  • Quand monte le flot sombre - Margaret Drabble -

     

    La longévité a foutu en l'air nos pensions, notre équilibre entre vie professionnelle et vie privée, nos services de santé, nos logements, notre bonheur. Elle a foutu en l'air la vieillesse elle-même.

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