• Le Fracas du temps - Julian Barnes -L'art n'existe pas pour lui-même : il existe pour les gens. Mais quels gens, et qui les définit ? Son propre art était toujours antiaristocratique à ses yeux. (...) Il écrivait de la musique pour qui voulait l'écouter, pour ceux qui appréciaient le mieux la musique qu'il composait, de quelque origine sociale qu'ils fussent. Il écrivait de la musique pour les oreilles qui pouvaient entendre. Et il savait, par conséquent, que toutes les vraies définitions de l'art sont globales, et que toutes les fausses définitions de l'art lui attribuent une fonction spécifique.

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  • La théorie des mèmes : pourquoi nous nous imitons les uns les autres - Susan Blackmore -Quand Darwin a lancé à la face du monde que "l'Homme descendait du singe", Lady Worcester s'exclama : "pourvu que cela ne soit pas vrai ; mais si cela devait l'être, prions pour que le peuple ne le sache pas !" Quand Freud a développé sa théorie de l'inconscient, beaucoup l'ont reçue comme les confessions d'un pervers polymorphe. Alors je ne sais pas quel sort, nous, contemporains, réservons à Susan Blackmore, mais c'est clair qu'elle ne doit pas y couper ! 

    En quelques mots, la théorie des mèmes de Susan Blackmore, ça raconte quoi ? L'évolution de l'Homme expliquée à la lumière des mèmes.

    Avant de lire Sapiens de Yuval Noah Harari (lecture qui m'a conduite à ouvrir ce livre), je n'avais jamais entendu parler de mèmes. D'ailleurs un mème, Qu'est-ce que c'est ? L'Oxford English Dictionary le définit comme un élément de culture dont on peut considérer qu'il se transmet par des moyens non génétiques, en particulier par l'imitation. (terme créé par Richard Dawkins).

    Voilà la solution la plus aboutie de l'énigme de l'évolution humaine : l'imitation qui nous fait apprendre en copiant et améliorant sans cesse ce que nous empruntons aux autres (actions, comportements, idées...).

    Nous sommes donc le produit de réplicateurs, c'est-à-dire :

    - de nos gènes qui viennent de créatures antérieures que nous transmettrons à notre tour si nous nous reproduisons - jusque là pas de problème, c'est acquis pour tout le monde, sauf peut-être pour les créationnistes ; 

    - de nos mèmes, composés de toute cette quantité de réplicateurs qui va des simples bouts d'informations stockées dans nos cerveaux, aux systèmes de pensées et d'idées complexes organisées et structurées, hérités d'autres personnes et que nous transmettrons, à notre tour, en parlant, écrivant et communiquant. Et là, ce n'est pas si facile à accepter !

    Les gènes sont des instructions encodés dans des molécules d'ADN et les mèmes sont des instructions enchâssées dans les cerveaux humains.

    La théorie des mèmes : pourquoi nous nous imitons les uns les autres - Susan Blackmore -

    Et n'allez pas croire que notre petit Moi intérieur à la main mise sur toute cette cuisine interne. Non ! Il est lui-même une construction du monde mémétique, un moiplexe : Tout ce que nous sommes, nos choix, nos actions, nos pensées... est mue par la force et le pouvoir des réplicateurs. De la même manière qu'il y a une compétition entre les gènes pour arriver à la génération suivante, les mêmes se combattent pour être transmis vers un autre cerveau, livre ou objet.

    La culture moderne est le résultat de milliers d'années de sélection mémétique.

    Face au dessein biologique des gènes, il y a le dessein culturel et mental des mèmes. Gènes et mèmes étant les deux réplicateurs en jeu dans l'évolution humaine, agissant en interaction les uns avec les autres.
    Si vous voulez savoir comment l'auteure arrive à cette conclusion, il ne vous reste plus qu'à lire ce livre !
    La théorie des mèmes : pourquoi nous nous imitons les uns les autres - Susan Blackmore -

    Voilà ! Maintenant il va nous falloir "digérer", évaluer et analyser tout cela avec les petits mèmes déjà présents dans nos cerveaux et qui risquent fort de ne pas être d'accord pour laisser leur place à ceux de Susan Blackmore !

    Nous pouvons continuer à vivre comme la plupart des gens, soumis à l'illusion de l'existence d'un Moi conscient persistant à l'intérieur, qui commande, qui est responsables de mes actes, et qui fait que je suis ce que je suis. ou bien nous pouvons vivre tels des êtres humains, corps cerveau et mèmes, vivant nos vies comme une interaction complexe entre réplicateurs et environnement, sachant que c'est tout ce qu'il y a. Nous cesserions ainsi d'être des victimes du moiplexe égoïste. Dans ce sens, nous pouvons véritablement être libres - non pas parce que nous sommes capables de nous rebeller contre la tyrannie des réplicateurs égoïstes, mais parce que nous savons qu'il n'y a personne pour se rebeller.

    Merci à toutes celles et ceux qui m'auront suivie jusqu'ici - pas simple de résumer au mieux l'idée centrale de ces 389 pages, même si le propos de l'auteure est clair, argumenté et bourré d'exemples, le rendant abordable et "digeste". Elle soumet à la question de nombreuses choses, de la disparition de Neandertal aux récits d'enlèvements par des extra-terrestres - oui, je sais, moi aussi, j'ai tiqué, mais c'est une question qui a fait débat au Royaume-Uni (?) -, elle met en perspective des théories nouvelles et éclaire certaines découvertes, tout cela dans un foisonnement d'idées et d'exemples, qui, qu'on en soit convaincu ou non, est un régal pour l'intellect.

    Personnellement c'est la chose la plus folle et sensée que j'ai lu depuis des années (limite, tu te demandes si ce n'est pas de la SF) et mes petits mèmes luttent encore pour survivre face à ce tsunami intellectuel... ou pas.

    Pour les plus téméraires d'entre vous (pensez aux sous-titres si besoin) :

     

    ¤ ¤ ¤

    La théorie des mèmes : pourquoi nous nous imitons les uns les autres - Susan Blackmore -

    4ième de couv :

    Qu'est-ce qui distingue les hommes des animaux ? Le langage ? La raison ? La conscience ? La créativité ? Et s'il ne s'agissait là que de leurres ? Et si la spécificité de l'homme, c'était avant tout son incroyable capacité à imiter ses semblables ? Nous sommes, déclare Susan Blackmore, des machines mimétiques contagieuses. Tandis que les gènes utilisent le corps humain dans leur lutte pour la suprématie des caractères physiques, les mêmes colonisent nos cerveaux pour dominer nos comportements, nos habitudes, nos croyances. Or si l'altruisme, la foi, le langage, l'amour, nous sont commandés de l'extérieur, peut-on encore dire que le Moi existe ? Un livre culte qui embrase le monde scientifique international.

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  • Le talent est pareil à un archer qui touche une cible que les autres ne peuvent atteindre, le génie pareil à celui qui en touche une que les autres ne sont même pas capables de voir.

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  • Toi qui lis ces quelques lignes et qui n'as toujours pas ouvert Nous rêvions juste de liberté d'Henri Loevenbruck, qu'attends-tu ?

    Toi qui en as encore plein les yeux, peut-être t'arrêteras-tu là. Rien que la vue de la couv a déjà fait battre un demi temps de plus ton palpitant, alors savoir ce que j'en ai à dire : tu t'en fous !

    Je viens de le refermer des escarbilles encore plein les yeux - ce que c'est con de pleurer toute seule derrière un bouquin ! - Alors je griffonne un peu les images que j'ai dans le cœur :

    Moi, gamine, autour de mes quatre frangins toujours à bricoler leurs bécanes, les mains dans le cambouis, les outils au sol et toute cette ferraille à leurs pieds, à s'engueuler pour savoir comment, si, quand elles allaient repartir.
    J'en ai passé du temps avec eux à les regarder bosser, pester et se marrer. J'en ai étalée de la pâte à polir les chromes pour cette fierté de môme de les mettre en route et les pousser à fond "pour voir ce que ça donne". Et ça donnait fort.
    C'était sûrement ça "transformer l'acier en gouttes de vie".

    C'est nul de parler de moi. C'est pas ça qui te fera ouvrir ce livre. Alors je pourrais te dire que c'est superbement écrit, que le rire, l'émotion sont là, même pas planqués entre deux pages car Henri Loevenbruck, il te prend pas en traître, non. Il est droit dans ses bottes. Il n'écrit pas pour toi. Mais pour lui. Et c'est la vie et ses bouffées de liberté bien fugaces qui te serrent la gorge quand il t'envoie une bonne droite en plein cœur.

    Nous rêvions juste de liberté - Henri Lœvenbruck -

    Si tu n'aimes pas "jouer aux Lego avec la vie", si tu crois que lire un bouquin c'est enchaîner les pages, le refermer et puis plus rien : passe ton chemin ! Mais fonce la tête dans le guidon si pour toi " le passé, c'est comme un paradis perdu où tout était permis, tout était possible, et puis maintenant, plus rien."

    Plus rien ? Voir la vie, comme de très loin, avec les pieds nus dans la tête.

    LH&R

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  • La vie secrète des arbres 2 - Peter Wohlleben -

    Chaque arbre est donc utile à la communauté et mérite d'être maintenu en vie aussi longtemps que possible. Mêmes les individus malades sont soutenus et approvisionnés en éléments nutritifs jusqu'à ce qu'ils aillent mieux. Une prochaine fois, peut-être les rôles s'inverseront-ils et ce sera l'arbre-soutien qui à son tour aura besoin d'aide.

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