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Le mur qui te sépare de toi-même est froid et humide, tout percé, excavé par des milliers de mains, couvert de mots que des milliers d'autres mains ont effacés. Avec des traces de doigts, couleur rose fanée. Roses de ta mémoire, déployées en bouquets, avec leur rouge intense, leurs replis et leurs épines...
Par-delà ce mur de pierre, ta voix la mieux assurée parle avec toi. Elle t'appelle : "Es-tu là" ? Et elle te console, te rassure...
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Seuls les fous écrivent complètement. Leur mémoire est une mémoire "trouée" et toute entièrement adressée à l’extérieur.
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Souvent, dans la vie, j’ai eu la sensation de ne pas exister - sans modèle aucun, sans référence aucune -, toujours en quête d’un lieu, sans jamais me retrouver là où j’aurais voulu être, toujours en retard, toujours dans l’impossibilité de jouir de choses dont jouissaient les autres. Maintenant l’idée de cette multiplicité me plaît : on se force toujours à atteindre une unicité qui nous appartient, alors que notre richesse, elle se situe dans ce débordement même.
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Apprendre la durée exacte du temps. Savoir comment le temps, parfois, se précipite puis sa lente retombée inutile et qu'il faut néanmoins endurer, c'est aussi ça, sans doute, apprendre l'intelligence.
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