• L'écharpe rouge - Yves Bonnefoy -L'écharpe rouge, cette centaine de vers écrite en 1964 par Yves Bonnefoy et restée dans le fond d'un tiroir tout ce temps, est le point de départ de ce livre. Toutes ces années, l'auteur n'a pas su quoi faire de ses vers. Les publier ? non. Les jeter ? encore moins. Mais pourquoi ? Ce récit, ou plutôt cette "idée de récit" non aboutie, que pouvait-il renfermé pour accaparer autant l'esprit du poète, sa conscience, tout ce temps ?

    Je crois bien qu'il me faut penser qu'au moment même où je cherchais à percer à jour ces énigmes, j'avais désir de ne pas le faire. Car il y avait en moi quelqu'un pour rêver, ah, certes, coupablement, qu'existe un autre niveau de réalité que celui où on pense et œuvre ordinairement : et que de cet autre lieu dans l'esprit je pouvais espérer que je recevrais parfois des messages, mais qui seraient obscurs, par nature, sinon même à jamais impénétrables. Et quel plaisir, quand on pense ainsi, d'imaginer qu'on vient d'en découvrir un, caché dans les sables de l'existence d'ici !

    Yves Bonnefoy entreprend de déconstruire pas à pas ces quelques phrases et se lance ainsi dans un récit qui remonte petit à petit de la rencontre de ses parents, à sa naissance, son enfance, pour finir par se rendre compte que là est ce qui l'a mené à cet amour immodéré des mots, du langage et à la naissance de sa vocation poétique. L'écharpe rouge a quelque chose à voir avec l'analyse, au sens freudien du terme, mais d'où ne serait pas exempt le langage poétique. Il y a quelque chose d'intimiste dans ce dernier écrit de l'auteur, qui m'a toujours paru quelqu'un de réservé, pudique et secret. Une sorte de testament, de passage de témoin, où l'on remercie et met en ordre sa vie avant de prendre congés. Lire quelques L'écharpe rouge - Yves Bonnefoy -mois après, l'émotion qu'il a à se remémorer et à enfin comprendre, les silences maternels, le désœuvrement et la culpabilité paternels, m'a fait le sentir tellement vivant et si proche.

    Certains passages pourront paraître longuets, d'autres se perdre dans les méandres d'une conscience qui essaie de retrouver traces et sens, mais c'est ce qui, pour moi, en a fait le charme... 

    Réaliser qu'après avoir écrit l'écharpe rouge, tisser ce lien qui lui a permis de pouvoir "ranger" dans sa conscience ce texte, y mettre un point final afin qu'il puisse prendre la place qui aurait dû être la sienne depuis 1964, le poète pouvait partir serein.

    La vie n'est jamais qu'un éclair qui ne s'immobilise que pour laisser entrevoir, c'est son vœu peut-être, de grands pays en sommeil étagés de toutes parts autour de nous dans la nuit.

    1964-2015 : 51 ans ! la moitié d'un siècle, deux générations, pour qu'enfin le secret de la genèse de ces quelques pages puisse enfin éclore à la conscience.

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    L'écharpe rouge - Yves Bonnefoy -

    4ième de couv :

    Lorsque Yves Bonnefoy retrouve par hasard un poème d’une centaine de vers libres jamais publié intitulé « L’écharpe rouge », et qui aurait été une « idée de récit », le voilà devant un mystère : quelle était donc ce récit jamais advenu ? Dans le poème sont évoqués des noms de lieux, des événements : mais à quoi faisaient-ils référence ?
    C’est donc à un voyage dans le temps que nous invite le poète. Dans son propre texte, il part à la recherche de signes, se fait archéologue de son propre poème. L’auteur se dédouble, devient son propre exégète, décryptant les strates successives qui ont participé à la genèse de son texte. Et, partant de toute son œuvre.
    Ce voyage dans le temps, au cœur de la mémoire, réveille des souvenirs qui le mènent inévitablement vers le pays natal. Notamment vers son père et sa mère, Elie et Hélène, dont il nous livre les portraits et l’histoire de leur rencontre. Il évoque donc les « origines » au sens propre, mais aussi les origines de son oeuvre, donnant un éclairage inédit et rétrospectif sur sa vocation littéraire.
    Le texte d’Yves Bonnefoy laisse éclore l’émotion avec beaucoup de simplicité et d’élégance. Un récit bouleversant où Yves Bonnefoy se livre comme il ne l’avait peut-être jamais fait auparavant.

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  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité - Elisabeth de Fontenay -Toute chose à un prix ; seul l'homme, en vertu de la dignité attachée à la raison, mérite le respect, ce qui veut dire qu'il y a quelque chose en lui qu'on ne peut pas évaluer, apprécier quantitativement. Respecter un animal n'a donc aucun sens pour Kant. (...) "Ceux, dit René Char, qui regardent souffrir le lion dans sa cage pourrissent dan la mémoire du lion". Et ceux qui tentent les disjonctions kantiennes peuvent se remémorer qu'on s'est longtemps amusé à montrer des hommes au même titre que les animaux dans les zoos et les expositions universelles de l'Occident-technicien-chrétien.

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  • Elle en voulait en son cœur à Julien de ne pas comprendre cela, de n'avoir point ces fines pudeurs, ces délicatesses d'instinct ; et elle sentait entre elles et lui comme un voile, un obstacle, s'apercevant pour la première fois que deux personnes ne se pénètrent jamais jusqu'à l'âme, jusqu'au fond des pensées, qu'elles marchent côte à côte, enlacées parfois, mais non mêlées, et que l'être moral de chacun reste éternellement seul par la vie.

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  • Voici un des guides les plus complets que j'ai eu l'occasion de lire sur le sujet. Il conviendra à tout professionnel de la nutrition aussi bien qu'à toute personne curieuse dans ce domaine qui souhaiterait avoir des bases solides, ou tout simplement, comme le dit le sous titre de ce livre, "diversifier son alimentation en retrouvant le plaisir du goût". Raphaël Titina, dans une première partie, commence par nous exposer les bases de la nutrition et de l'équilibre nutritionnel, sans avoir pour autant une approche "trop technique" tout en nous offrant un contenu scientifique de qualité.

     Dans une seconde partie, l'auteur aborde les aliments de base de
    l'alimentation végétarienne. Il nous liste les apports nutritionnels pour chacun de ces aliments et les bienfaits à en tirer. Ce point de vue permet à ceux qui rechercheraient une autre forme
    d'alimentation de façon "épisodique" (simplement pour varier leur alimentation ou découvrir d'autres saveurs et une autre cuisine), ou à ceux qui voudraient être confortés dans ce choix du végétarisme ou s'assurer de leur équilibre nutritionnel, d'avoir toutes les données pour pouvoir en juger et choisir en toute connaissance de cause.

    Guide de Nutrition, l'équilibre alimentaire par le végétarisme - Raphaël Titina -

    Dans Guide de nutrition : l'équilibre alimentaire par le végétarisme, on ressent beaucoup également l'influence de l'Inde. Qu'est-ce que l'Ayurveda ? Quels sont les bienfaits du Ghee et quel est cet aliment miracle dont la pensée indouiste nous dit que "c'est de l'or !" ? Vous saurez tout cela en ouvrant ce livre...

    J'aurai quand même mis une petite année à en faire le tour. Je ne l'ai pas lu d'une traite mais petit à petit au gré de mes envies et du choix des aliments à cuisiner.
    Un guide à lire puis à consulter...

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    Guide de Nutrition, l'équilibre alimentaire par le végétarisme - Raphaël Titina -

    4ième de couv :

    Cet ouvrage à vocation pédagogique vous aidera à y voir clair parmi les approches alimentaires contradictoires, en privilégiant une alimentation végétarienne fondée sur les préceptes de la science indienne de l’Ayurveda. L’auteur y restitue page après page ses convictions de végétarien qu’il développe régulièrement dans ses conférences et ses ateliers de cuisine. Cette pertinente association de la diététique occidentale et de la médecine ayurvédique donne au contenu de ce livre une valeur inédite au sujet du végétarisme, une référence. Nul doute que vous trouverez dans cette lecture les aliments qui vous conviennent, appropriés à votre tempérament personnel, propres à stimuler votre vitalité et à régénérer votre capital santé.

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  • Et moi, j’étais entrée dans ma cellule comme en un navire, j’y avais essuyé des tempêtes, abordé des terres inconnues, j’y avais tout perdu et tellement espéré. Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace ?

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