• 01/09/16 : Première pensée après avoir refermé les putes voilées n'iront jamais au paradis ! de Chahdortt Djavann : ce livre est d'utilité publique ! Il devrait être lu au lycée ; on devrait inciter tous ces jeunes gens ou jeunes filles que le djihad fait rêver à le lire ; on devrait conspuer toutes les justifications de cet État-là – au nom de qui ? De quoi ? –, on devrait, on devrait, on devrait...

    Et cela changerait quelque chose ?

     

    Dégoût, colère, incompréhension, rejet, condamnation, impuissance..., dans un premier temps tout se bouscule en moi. Une envie de crier et de coller certaines pages de ce livre sous les yeux de ceux et celles qui rêvent de cette société-là, de cet avenir-là, de cette loi-là : c'est ça que tu veux ? Pour toi, pour tes gosses  ? Pour moi, pour nous ? De quel côté tu t'imagines ? Celui des baiseurs. Pas celui des baisé(e)s ?! Tu m’étonnes...

     

    Parce que dans le pays où est née Chaddortt Djavann – comme dans beaucoup d’autres – ça ne compte pour rien la vie (l’avis) de la moitié de l’humanité, celle dont les organes entre les cuisses sont féminins. C'est rien que des putes ! On s'en fout ! Des moins que rien, des moins qu'un chien !

    Les putes voilées n'iront jamais au paradis ! - Chahdortt Djavann -

     

    Comme le dit l’auteure dans une interview, ce n’est qu’un objet de tentation, « un trou », empaqueté dans une burqa, pour protéger les hommes d’une pulsion sexuelle qu’ils ne peuvent maîtriser : « le viol ou le voile » plutôt que « le contrôle de soi et le respect de l’autre ».

     

    Habiter un corps de femme, dans l'immense majorité des pays musulmans, est en soi une faute. Une culpabilité. Avoir un corps de femme vous coûte très cher, et vous en payer le prix toute votre vie.

     

    Ce n'est pas un être humain, c'est une pute, et l'islam dit que si après deux avertissements une pute n'arrête pas son activité, on peut la tuer.

     

    Ce n'est pas un assassinat, c'est du nettoyage.

     

    Ce n'est pas un meurtre, c'est de la désinfection, de la purification.

     

    Lorsqu'un homme commet l'adultère, il déshonore non pas sa femme, mais un autre musulman, en lui volant, violant son bien : mère, sœur, femme, fille ou nièce.

     

    Et cet empire de la drogue qui ruine toute cette jeunesse : hommes, femmes et même les enfants...

     

    ça arrange le régime que les jeunes sombres dans la drogue : comme ça, ils ne se révoltent pas contre le système.

     

    ça arrange… Le viol, la drogue, la frustration sexuelle et toute cette violence qu’elle génère, le meurtre, l’asservissement… rien ne semble choquer, pas de contradictions ni d’incohérences relevées. Ce qui est odieux et condamnable : la liberté (des autres) !

     

    Mettre en mots les crimes, c'est le pire crime aux yeux des mollahs.

     

    02/09/16 : Sentir toute cette hargne et cette colère et se dire qu'il est trop tôt pour écrire sur ce livre, se dire que cracher tout ce que j'ai sur le cœur, c'est pas ce qui va inciter à le lire, c'est pas ce que j'ai envie d'écrire.

     

    15/09/16 : Alors attendre une semaine pour rédiger ce billet. Puis deux. Et se rendre compte que rien ne retombe. Et puis se dire qu'il y a de saines colères. Et tant pis si certains veulent y voir autre chose, je ne vais pas édulcorer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre.

    Ne me parlez pas d'islamophobie, car je vous le dis tout net : cela n'a rien à voir ! Je ne souhaiterais pas vivre non plus chez les mormons ou dans d'autres contrées où le sort des femmes n'est pas plus enviable.

    Alors arrêtons avec ce mot brandit plus souvent pour faire taire que pour aider à penser ou comprendre – si cela est possible – tant toute amorce de débat tourne vite en pugilat. Et si vous tenez vraiment aux étiquettes, alors dîtes-moi : Ne pas aimer l'égalité, la liberté, les femmes, la fraternité, la laïcité, les athées, les cerfs volants, la musique, les jupes, les talons aiguilles, les livres, la philosophie, les homosexuel(le)s, le théâtre, le cinéma, l'éducation, la science, le sexe, la recherche, la différence, le plaisir, la vie..., cela s'appelle comment ? Est-ce qu'il existe un mot pour toute cette haine ?

     

    21/09/16 : JLes putes voilées n'iront jamais au paradis ! - Chahdortt Djavann -e reprends la plume sans rien ôter ni effacer de ce que j’ai écrit plus haut la semaine dernière, mais juste ajouter mon admiration pour ces femmes qui « osent » circuler à vélo aujourd’hui dans les rues Les putes voilées n'iront jamais au paradis ! - Chahdortt Djavann -iraniennes, pour ces hommes qui « osent » passer le voile et s’afficher avec sur FB, en protestation du sort réservé à leurs femmes, leurs sœurs, leurs filles et leurs mères…

    C’est une goutte d’eau me direz-vous ? C’est un poing levé, je répondrais… un espoir.

     

    22/09/16 : Et parce que toutes les colères retombent, je ne dirais plus qu’une chose : ce livre est bouleversant et magnifique, et cette fin... ce vœu de vie et d'espérance laissé par l'auteure, là où il n'y a pas d'issue favorable à espérer (je n'en dis pas plus, pour ne rien dévoiler) : c'est admirable ! Admirable de courage, d'esprit et de respect pour ces femmes si nombreuses, "putes" parfois par le seul fait d'être seules, par le seul fait d’être belles...

    Lisez ce livre. Lisez-le ! Il est dur, dérangeant, incisif, extrême.

    Et nécessaire...

    ¤ ¤ ¤

    Les putes voilées n'iront jamais au paradis ! - Chahdortt Djavann -

    4ième de couv :

    Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.
    Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire.
    À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant « Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.
    Ici, la frontière entre la réalité et la fiction est aussi fine qu’un cheveu de femme.

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  • Elle était restée travailler jusqu’à la veille de son accouchement, son bébé ne pesait que 1,7 kilo, moins qu’un petit lapin. Je n’avais encore jamais rien vu de pareil. J’ai décidé d’organiser un sit-in. Nous sommes partis par petits groupes vers le bureau de paie de l’éducation publique. Les trois quarts des enseignantes m’ont accompagnée. A dix heures pile, tout le monde s’est assis. Le soir, j’ai été arrêtée. Une Land Rover remplie de soldats m’a amenée à la mairie. J’étais simplement vêtue de ma chemise de nuit. Ils étaient tous là : le maire, les responsables de la sécurité publique, du parti, de l’enseignement, du quartier. J’étais là, une femme face à cinquante hommes. Ils m’ont insultée l’un après l’autre et, moi, je n’arrêtais pas de penser à l’enfant de 1,7 kilo, ce petit lapin, dont la mère, Mme Rumbasa, une bonne collègue, était morte parce qu’elle n’avait pas eu de congé maternité. J’ai explosé. J’ai hurlé contre le maire. J’avais une boule dans la gorge, c’était la deuxième fois de ma vie adulte que je pleurais. Après ma tirade, personne n’a plus rien dit, tant je m’étais fâchée. Je me suis sentie apaisée. Vers minuit, le maire m’a ramenée chez moi dans sa Mercedes.

     

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  • Traité politique - Baruch Spinoza -

    Ne pas rire, ne pas se lamenter, ni haïr, mais comprendre.

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  • Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à examen. Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu’il dit mais ce qu’il veut dire, idée fort claire pour les vieux commentateurs des livres saints.

    Jean-Jacques Annaud sur le plateau de Spécial Cinéma (1986) :


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  • La Bourse et la vie : Economie et religion au Moyen Age - Jacques Le Goff -L’usure est un péché. Pourquoi ? Quelle malédiction frappe cette bourse que l’usurier emplit, qu’il chérit, dont il ne veut pas plus se séparer qu’Harpagon de sa cassette et qui le fait tomber dans la mort éternelle ? Lui faudra-t-il pour se sauver lâcher sa bourse ou bien trouvera-t-il, trouvera-t-on pour lui, le moyen de garder la bourse et la vie, la vie éternelle ? Voici le grand combat de l’usurier entre la richesse et le paradis, l’argent et l’enfer.

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