• Table des bouchers - Fabienne Courtade -"fin d'été bruit d'une porte

    je m'éloigne en courant

    je pose des fleurs entre les grilles

    J'attends des jours entiers

    A ses côtés
    mais il n'en sais rien"

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  • J’avais rarement lu un roman qui soit aussi en phase avec l’actualité. En levant les yeux entre deux pages de Ah ! ça ira... pour les poser sur toutes ces images qui défilent, ces foules en liesse de migrants accueillis avec joie ou haine dans nos pays européens, déchaînant les passions, là où hier encore, nous avions celles des bateaux mouroirs échoués sur les côtes italiennes, je ne sais plus très bien ce qui est réel ou fictif, tant la fiction sait se montrer parfois plus vraie que la réalité elle-même.
    Denis Lachaud situe l’essentiel de son propos en 2037. Mais tout nous ramène à notre présent, aux racines de ce qui pourrait émerger demain et qui est, pour beaucoup, déjà en marche, de façon sourde et discrète, comme des prémisses en devenir.

    « Indignez-vous ! » nous exhortait Stéphane Hessel en 2010. Denis Lachaud en 2015, reprend le flambeau avec Ah ! ça ira... et son souffle révolutionnaire, renaissant des cendres de 1789, dont l’esprit a été claquemuré dans les institutions des Républiques qui se sont succédées, au fil du temps.
    Antoine Léon, c’est moi, c’est vous, c’est tous ces gens qui se disent que cela ne pourra pas durer encore longtemps comme cela, et qu’un jour, il faudra bien « faire quelque chose » !
    La seule différence, c’est que lui, un jour, il décide de faire...

    Antoine, connu sous le nom de Saint Just, œuvre au sein d’une organisation contestataire, pour un monde plus juste. A cette oligarchie méprisante et liberticide, ils opposent la violence, en enlevant et tuant le président de la République française.
    Cela lui vaudra plus d’une vingtaine d’années de prison, coupé de tout et de tous, anesthésié de ce monde qu’il pensait tant pouvoir changer.
    Ce monde, il le retrouve 21 ans plus tard, et ne le comprend plus. Rosa, sa fille, a repris le flambeau de la dissidence... Mais là où son père opposait au régime politique, la violence, Rosa croit en la force silencieuse du nombre, qui s’arrêtent et se posent pour tout simplement dire « ça suffit ! », refuser de faire semblant de croire que cette société est aussi faite pour eux.
    En marge de ce monde policé, vivent parqués, les migrants. Mains d'œuvre bon marché, qui n’attendent qu’une chose : un laissez-passer pour cette vie de derrière le mur.

    Denis Lachaud n’est pas un donneur de leçons, mais plutôt l’écho d’un lanceur d’alerte : Une petite voix qui tout au long de la lecture, nous murmure à l’oreille : « Réveillez-vous ! »...

    ¤ ¤ ¤

    Ah ! Ça ira… - Denis Lachaud -

    4ième de couv

     

    Sur le bord du trottoir, dans la fraîcheur de l’aube, il attend. Dans un instant cet homme va agir sans le moindre état d’âme, et se placer en état de guerre.
    Deux décennies plus tard, Antoine sort de prison. Sa fille Rosa n’a pas trente ans, c’est elle qui, pour une large mesure, l’a maintenu en vie pendant tout ce temps.
    Nous sommes en 2037, Paris est une ville où il est impossible de se loger, la faillite sociale est infernale, la rébellion gronde, les inégalités sont innommables mais le temps de la révolte ne passe plus par la violence. Lointaines pour la génération de Rosa, ces idées de libération armée sont en quelque sorte périmées : les actions terroristes, les endoctrinements idéologiques n’ont plus de sens, plus de poids, et la démocratie telle que l’a connue l’histoire du XXe siècle a fait long feu. Une autre époque de l’engagement s’est ouverte, celle du passage à l’acte citoyen.
    Ah ! Ça ira… est un livre construit sur le réel mais habité de rêves comme devrait l’être tout projet d’avenir, toute utopie sincère. À cela Denis Lachaud a ajouté une pointe d’humour, un peu de fantaisie nécessaire pour considérer l’État et le monde qu’il nous promet…

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  • Wenn ich morgens nach Haus komm
    dann fall ich in ein Loch
    aus dem ich schwer wieder raus komm
    es gelingt mir noch
    doch

    Bin die, die viel redet
    mal mit, mal ohne Sinn
    ich bin die, die immer da ist
    selbst wenn ich schon gegangen bin
    wie lang kann ein Mensch tanzen?
    wieviel Kraft hat ein Lied?
    will auch ein Stück vom Ganzen
    ich will jetzt, hier, dass mein Wunder geschieht
    ich bin die, die das Licht löscht
    als einzige noch brennt
    ob das jemand je sehen wird?
    ob das jemals einer erkennt?

    Vielleicht hab ich zu lang getanzt
    vielleicht hab ich den Zug verpasst
    ich hab auch nie einen Baum gepflanzt
    ich hab das wahre Leben so gehasst
    ich war die Erste
    wenn die Party beginnt
    ich bin die Letzte
    ich bin immer der Schluss
    ich fürchte mich
    die nächste Nacht verrinnt
    meine Waffen sind stumpf
    das lässt sich kein Schuss

    Wie lang kann ein Mensch tanzen?
    wieviel Kraft hat ein Lied?
    will auch ein Stück vom Ganzen
    ich will jetzt, hier, dass mein Wunder geschieht
    ich bin die, die das Licht löscht
    als einzige noch brennt
    ob das jemand je sehen wird?
    ob das jemals einer erkennt?
    wer will mich
    wenn ich nicht lustig bin?
    wer will mich
    wenn ich mein Kleid verlier?
    wer will mich
    wenn ich nichts zu sagen hab?
    wer will mich
    wenn ich mich nicht ertrag
    wer will mich
    oh
    wer will mich
    oh
    wer will mich
    oh
    sie nahmen mich nur
    weil es keine andere gab

    Wie lang kann ein Mensch tanzen?
    wieviel Kraft hat ein Lied?
    will auch ein Stück vom Ganzen
    ich will jetzt, hier, dass mein Wunder geschieht
    ich bin die, die das Licht löscht
    als einzige noch brennt
    ob das jemand je sehen wird?
    ob das jemals einer erkennt?

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • "Je me demande si toi et tes amis, vous êtes conscients de vivre en état de guerre. Je me demande si vous comprenez qu’entretenir les conditions qui vous permettent de vous enrichir en toute légalité au détriment de ceux qui produisent les richesses, c’est vivre en état de guerre, c’est faire la guerre au peuple. Je me demande si vous en êtes conscients."

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  •  

    La passe miroir, tome 2 - Christelle Dabos -Et bien voilà, je viens de finir le tome 2 dans la foulée : quel bonheur !

    Quel bonheur cette passe-miroir ! Tous les personnages prennent de l'ampleur et l'histoire ne perd rien de son intérêt et de sa tension. Bien au contraire. On a toujours un peu cette crainte, quand on attaque le second tome d'une série à succès qu'on a aimé, qu'il ne soit pas à la hauteur, que l'auteur ait cédé à je ne sais quelles sirènes ou trompettes de la renommée. Là, que nenni ! C'est qu'on la sent « droite dans ses bottes », Christelle Dabos. Elle déplie, tisse, façonne avec le plus grand soin et sa prose et son intrigue !

    Pas de « laissez pour compte », ses personnages s'étoffent et les familles se dessinent petit à petit au sein de cet univers qu'on devine créé par un Dieu aussi mystérieux qu'inquiétant. Mais on est encore sûr de rien ! Ophélie, vice conteuse à la cour ne sait comment mener de front cette nouvelle fonction, s'en se faire « dévorer » par les manigances de la cour et l'indifférence de Thorn. Et ce Farouk à la mémoire digne d'une Dory dans Nemo dont les caprices font la pluie et le beau temps, qui n'en finit pas de s'accrocher à son chaînon manquant...

     

    Allez, je n'en dirais pas plus ! Si ce n'est que je vais maintenant être comme beaucoup d'autres avant moi : impatiente et fébrile en attendant la suite.

    ¤ ¤ ¤

     

    "Chaque homme devrait avoir le droit de jouer sa vie aux dés. Ils génèrent des résultats aléatoires qui dépassent toutes les prédéterminations. Cela n’a plus aucun sens si les dés sont pipés."

     

    "Ophélie le dévisagea avec un mélange de répulsion et de pitié, comme si elle avait devant elle un sinistre directeur de pompes funèbres.
    – Je n’aimerais vraiment pas vivre dans vos souliers.
    Thorn était un homme si peu expressif qu’Ophélie interpréta d’abord sa raideur immobile comme une attente ; quand elle s’aperçut qu’il la fixait intensément sans plus ciller ni respirer, elle comprit que, en réalité, elle lui avait coupé le souffle.
    – Je vous concède qu’ils ne sont pas très confortables, finit-il par articuler au bout d’un très long silence. Un peu plus que cela, même."

     

    "– Tu sautes des repas, tu découches toute une nuit, tu te fais agresser et tu t’étonnes après de tourner de l’œil ? C’est une armée entière de marraines qu’il te faut, gamine."

    ¤ ¤ ¤

    La passe miroir, tome 2 - Christelle Dabos -

    4ième de couv

     

    Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d'une redoutable vérité.

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire