• 1980 - Le ravissement de la parole - Marguerite Duras -

     

    On ne peut pas être sur tous les fronts en même temps... C'est...un dépeuplement de la vie quand même. Quand je pense à ma vie, je pense que j'ai été quand même très absente.
    Sauf peut-être de l'amour de mon enfant.

    Absente, ça écrit tout le temps, c'est-à-dire, c'est pas seulement quand on écrit, c'est un "quant à soi" qui est complètement impérieux, qui... qui ne cesse jamais qui.... dont on est complètement la proie, la victime, enfin... C'est assez horrible, comment vous dire...
    Après chaque livre je me dis que c'est fini que je ne peux plus vivre comme ça dans cet... cet aparté infernal.

    Il n'y a pas... Il n'y a pas d'écriture qui vous laisse le temps de vivre... Ou bien, il n'y a pas d'écriture du tout. 

    Vous savez c'est ce que je pense, et puis ce que vous mettez dans le livre, ce que vous écrivez, c'est ce qui sort de vous, qui en passe par vous plutôt. Puisque c'est ça en définitif le plus important de tout ce que vous êtes. Vous ne pouvez pas faire l'économie de ça. Si vous faites l'économie de ça en faveur de la vie vécue, vous n'écrivez pas.

    On n'est personne dans la vie vécue, on est quelqu'un dans les livres.
    Et plus on est quelqu'un dans les livres, moins on est dans la vie vécue.

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